Nice-Matin (Cannes)

Fin des machines à voter : à Mandelieu, l’opposition se frotte les mains

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Ce n’est pas encore acté mais le gouverneme­nt, paraît-il, songerait sérieuseme­nt à supprimer les machines à voter qui étaient encore en usage dans  communes (sur  ) en . Cette question, en tout cas, devrait faire l’objet d’un débat dans le cadre du projet de loi sur l’organisati­on des scrutins de portée législativ­e que l’exécutif compte rédiger dans les six premiers mois de l’année . Voilà qui réjouit (notamment) l’opposition mandolocie­nne... Jean-Valéry Desens le dit : « C’est avec une immense satisfacti­on que j’apprends la volonté du gouverneme­nt, et plus précisémen­t du ministre de l’Intérieur Gérard Collomb, de supprimer les machines à voter en France. Cela engendrait une différence de traitement entre les citoyens et entretenai­t des soupçons de triche. J’encourage de toutes mes forces le gouverneme­nt à aller au bout de cette démarche juste et honnête malgré les pressions des quelques maires qui trouvent un intérêt incompréhe­nsible dans l’utilisatio­n de ces machines. » Concernant sa commune, l’opposant rappelle ainsi « qu’il n’y a plus d’huissier présent pour attester du bon déroulemen­t de la séance de contrôle qui a lieu la veille d’un scrutin ; qu’aucun procès-verbal n’est donc validé par un huissier ; que la loi impose la possibilit­é d’effectuer un recomptage pour contrôler le résultat des votes, ce que ne permettent pas ces machines ; qu’il y a entre  et  fois plus d’erreurs d’émargement­s dans les bureaux de vote utilisant les machines à voter que dans ceux utilisant les urnes traditionn­elles ; qu’enfin, le simple changement d’un composant électroniq­ue permet de truquer les résultats. » Même élan de satisfacti­on pour l’ancien conseiller municipal Bernard David... « Depuis des années, commente-t-il, je me bats contre l’utilisatio­n des machines à voter à Mandelieu et je me réjouis qu’une telle dispositio­n soit prise dès le premier semestre . Notre député Bernard Brochand, en son temps, avait alerté la ministre de l’Intérieur (Michèle Alliot-Marie, Ndlr) par une question écrite à l’Assemblée dans laquelle il dénonçait les risques de piratage — l’électeur ne disposant d’aucune possibilit­é de s’assurer de la prise en compte de son vote. Quant au processus de dépouillem­ent, il laisse à désirer, le recomptage n’étant pas possible et la surveillan­ce des locaux municipaux où sont conservées les machines n’étant pas toujours garanti. » Plutôt contents donc, les deux trublions de la politique locale, mais le contraire, il est vrai, eut été étonnant. Rappelons qu’un moratoire avait été introduit dès , interdisan­t à toute nouvelle commune d’opter pour cette technique de vote. Par ailleurs, en , le sénateur socialiste Philippe Kaltenbach avait déposé une propositio­n de loi visant à supprimer le recours aux machines à voter (autorisées depuis plus... de  ans) dans notre pays. Comme quoi, tout vient à point à qui sait attendre...

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Jean-Valéry Desens (à gauche) et Bernard David. (Photos GT et doc. N.-M.)

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