Nice-Matin (Cannes)

MOUGINS La lignée des bouchers Lerda se perpétue au Val

- ISABELLE VARITTO

À63 ans, Gilbert Lerda coule les jours paisibles d’une retraite bien méritée, en compagnie de son épouse Marie-Rose qui fût «bouchère et cuisinière». Assis sous le soleil automnal d’une terrasse de café du Val de Mougins, l’ancien boucher fait face à la boutique « Lerda et fils », fondée par son père, Roger, et aujourd’hui transmise à ses fils, Marc et Rémi. « Ils sont gérants depuis 6 ans, et, ils ont déjà ouvert une boucherie à Roquefort-les-Pins, et une autre, tout récemment, à Forville, côté sud du marché. C’est là, à Cannes, qu’ils projettent de gros travaux pour ouvrir, dans la boucherie, un restaurant spécialisé dans la viande maturée, un peu sur le modèle des steak house des frères Callagher à New York » (voir détails ci-contre).

Début dans une cave

La lignée des bouchers Lerda a commencé en 1953 « dans une cave à quelques mètres d’ici. Mon père a cru en l’essor de Mougins». Son goût pour le métier, le natif de Grasse l’avait acquis pendant la guerre. «À 8 ans, poussé par la faim, il traînait aux abattoirs. C’est là qu’il trouvait de quoi subsister.» La proximité des profession­nels et le symbole de sauvegarde que représenta­it la viande ont forgé son destin. La passion fut moins évidente pour Gilbert. « Dès 11 ans, je passais mes vacances à la boucherie, et, à 17 ans et demi, j’ai été embauché à pleintemps. Mais ça n’a pas été facile. J’étais sensible au sort de l’animal. Puis, j’ai fini par accepter grâce à une philosophi­e de respect du don de l’animal.»

Donner le meilleur

C’est un respect qui se perpétue par la philosophi­e profession­nelle de ses fils, et qui concerne aussi, bien sûr, la clientèle. « Nous faisons partie d’un tout. Et le respect, des ressources, et des autres, c’est important. » La qualité visuelle de la boutique du Val saute aux yeux, les surfaces sont impeccable­s, les produits très appétissan­ts. Quant à la qualité gustative, ce sont des clientes, comme Catherine, qui en parlent le mieux : « J’adore les quenelles

de volailles, et les brochettes de parmesan. Hum. Un régal! Et la croustade de courgettes ! » Gilbert regarde l’entreprise familiale évoluer, fidèle à ses principes, avec satisfacti­on: « Je suis heureux que ça continue de cette façon. Ce qui compte, c’est donner le meilleur de soi. L’aspect financier, ça vient après. » Belle philosophi­e !

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(Photo I.V.) Gilbert et son fils Rémi, devant la boucherie du Val de Mougins.

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