Déviation: le comité de défense s’est remobilisé
En 2014, Robert Crépin, avait annoncé la dissolution du comité de défense des riverains de l’ex-RN7. Une mise en sommeil brutalement interrompue du fait par la reprise des travaux
Pas content, Robert Crépin. En colère, même. Le conseiller municipal d’opposition (divers droite), ancien conseiller régional, ancien candidat aux élections municipales, a coiffé sa casquette de président du comité de défense des riverains de la déviation de l’ex-RN7. À la pointe du combat contre le projet, avec d’autres associations (1), le comité avait compté jusqu’à 1 800 adhérents. On le pensait dissous ? C’est du moins ce que laissait entendre Robert Crépin dans l’un de nos articles, daté du 10 juin 2014. Soit deux mois après la décision du tribunal administratif de Nice donnant gain de cause au conseil départemental. À l’époque, Robert Crépin l’affirmait: « L’argent qui nous reste, près de 10 000 euros, va être donné à une association de bienfaisance. Peut-être la cause animale ». Et bien non. Ce « trésor de guerre » pourrait servir à porter le fer, une nouvelle fois, devant les tribunaux. Trop tard, puisque les travaux pour réaliser le premier tronçon, entre le carrefour de l’Aube et l’avenue Massier ont démarré depuis l’été dernier ? Non, car c’est sur le problème du traitement prévu pour limiter les nuisances sonores que le CDRD de l’ex-RN 7 réagit. Robert Crépin est en première ligne de ce nouveau combat et aux premières loges. L’arrière de sa propriété, dont il a dû céder une partie pour le projet, offre une vue plongeante sur la future déviation. Des fenêtres du premier étage, on aperçoit le talus sur lequel repose le tablier de la route.
Murs anti-bruit ou pas ?
Les camions passent et repassent. Les ouvriers s’affairent. On imagine aisément le bruit que va générer le trafic routier, une fois la voie ouverte. Évidemment, des protections phoniques sont prévues… « Justement, on ne sait plus ce trop ce qui va être réalisé ou pas. C’est très flou. Nous demandons des explications. Les riverains sont très inquiets et exaspérés », explique Robert Crépin. Il souligne que lors de la visite du chantier, le 7 août dernier, à laquelle il n’a pas pu participer étant hospitalisé, Eric Ciotti (à l’époque encore président du conseil départemental) a cité dans son discours la pose de murs, merlons, ainsi que le traitement de façade… « Des propos retranscrits dans l’article de « Nice-Matin » daté du 8 août ! rappelle le président du CDRD de l’ex-RN7. Or, depuis quelques jours, des rumeurs ont remplacé les affirmations faites. L’ensemble des installations serait remplacé par des traitements de façade et de doubles vitrages pour les propriétaires rentrant dans la DUP de 1976 (NDLR : Déclaration d’Utilité Publique) ». Info ou intox ? « Impossible d’avoir une réponse ». Pour être précis, lors de cette visite, Eric Ciotti avait assuré que ces protections acoustiques « seront installées au terme d’une campagne de mesures sonores qui interviendra lors de la mise en service de la voie ». Pour sortir de cette incertitude, le CDRD de l’ex-RN7 a envoyé, en date du 10 octobre, un courrier recommandé au président du conseil départemental. Une réunion publique d’information est officiellement demandée. Dans la lettre, l’intention de saisir le tribunal administratif est mentionnée, « faute d’une réponse rapide ». « J’ai été reçu par le maire, Michelle Salucki, qui, elle aussi, souhaite cette réunion », assure Robert Crépin. Coiffant cette fois sa casquette de conseiller municipal d’opposition, il a également, au nom de son groupe, pris la plume usant de son droit d’expression dans le magazine municipal. Bref, le comité des riverains de la déviation est bien réveillé. Prêt à faire feu de tout bois ?