Nice-Matin (Cannes)

«Nous avançons ensemble dans la ligne de ce qui a été promis»

Depuis les législativ­es chamboule-tout de juin, le Var et les Alpes-Maritimes totalisent huit députés En marche ! et un Modem. Tous témoignent de leur satisfacti­on et d’un enthousias­me inaltéré

- P.-L. P. TH. P. G. L.

Une chose est certaine, la macronie est aujourd’hui en ordre de marche, forte d’une homogénéit­é qui englobe désormais les bancs de l’Assemblée. Nul ne paraît renâcler dans les rangs. Hier, députés LREM (et Modem) varois et maralpins faisaient preuve d’un enthousias­me sans faille à l’heure d’une première évaluation du quinquenna­t. Alexandra Valetta-Ardisson, élue dans la 4e circonscri­ption des Alpes-Maritimes, fait partie de ces néo-députés à la flamme intacte. « J’ai le sentiment d’un rythme effréné qui a été tenu pour mettre en oeuvre les mesures sur lesquelles Emmanuel Macron a été élu. J’ai aussi senti durant ces six premiers mois un Président bien dans son rôle, qui n’a pas passé son temps à se perdre en interviewe­s. Et à l’Assemblée, pour ma part, j’ai éprouvé une grande liberté d’action, sans jamais avoir l’impression de me sentir bridée. Nous avançons ensemble En déplacemen­t ce lundi à Marseille, où il assistait à l’inaugurati­on du nouveau siège de la Chambre régionale des entreprise­s de l’économie sociale et solidaire, Christophe Castaner, porte-parole du gouverneme­nt, a accepté, bon gré mal gré, de commenter le sondage Harris Interactiv­e publié hier, dans lequel 59 % des Français se disent mécontents du début du quinquenna­t d’Emmanuel Macron, contre 35 % de satisfaits. Faisant remarquer en préambule que, «selon un autre sondage, un Français sur deux estime qu’il est trop tôt pour juger Emmanuel Macron », Christophe Castaner est revenu, en tentant de les justifier, sur quelques-unes des réformes les plus impopulair­es. En premier lieu desquelles la réforme de l’impôt de solidarité sur la fortune. « On croit qu’il y a un lien entre l’ISF et la baisse de la pauvreté. Si c’était le cas, il n’y aurait plus de pauvreté dans le pays. » Sur la baisse des APL, le porte-parole du gouverneme­nt affirme que dans la ligne de ce qui a été promis. » Philippe Michel-Kleisbauer, député Modem de l’Est-Var, dit lui aussi sa fierté de ces six premiers mois: «Emmanuel Macron habite la fonction présidenti­elle, il est déterminé et nous avançons sur tous les dossiers dont nous avions parlé durant la campagne. Nous avons déjà mené de belles réformes et nous travaillon­s beaucoup à l’Assemblée, y compris la nuit et le week-end, parce que nous avons envie de présenter une copie bien remplie à la fin du quinquenna­t.» Tonalité toute similaire chez Cécile Muschotti, députée de la 2e circonscri­ption du Var. « Emmanuel Macron a suscité énormément d’espoir et les Français ont envie que les choses aillent vite. Le cap est bien défini, le Président sait où il va. Mais il va falloir y aller étape par étape. Emmanuel Macron respecte en tout cas ses engagement­s, malgré des contrainte­s économique­s qu’il a découverte­s à son arrivée. Si ça continue « les aides personnali­sées au logement génèrent des hausses de loyer ». Et d’ajouter : «Il y a nécessité de remettre à plat une politique du logement qui ne fonctionne pas. » Quant aux emplois aidés, dont le nombre sera limité à 200000 en 2018, s’il a admis avoir lui-même « utilisé ce modèle politique », Christophe Castaner déclare « qu’on ne peut plus se satisfaire d’un dispositif qui, dans 75 % des cas, envoie les gens dans une impasse ». Vantant la préférence donnée à la formation profession­nelle, il conclut : « Il faut sortir du prêt-à-penser. » comme cela, la France sortira grandie et développée de son quinquenna­t.» Cédric Roussel, député de la 3e circonscri­ption des AlpesMarit­imes, décrit «six mois menés sur les chapeaux de roues et qui ont déjà conduit à des réformes économique­s structurel­les attendues par les Français sur le pouvoir d’achat. Sur le plan internatio­nal, Emmanuel Macron s’est par ailleurs fondu dans la fonction et a su imposer une marque française. Enfin, si son parler vrai a pu choquer certains, il contribue à secouer la langue de bois de la classe dirigeante». Fabien Matras, élu dans la 8e circonscri­ption du Var, est séduit par «un Président qui s’est mis dans la fonction et a su tout de suite prendre de la hauteur ». « Sur le fond, ajoute-t-il, il a mis en oeuvre le projet sur lequel il a été élu, malgré les pressions et ça, c’est nouveau dans notre vie politique.» Emilie Guerel, députée de l’Ouest-Var, note que «plusieurs symboles forts ont été envoyés, à commencer par la loi de moralisati­on de la vie politique. Emmanuel Macron fait ce qu’il dit et il va jusqu’au bout». Roland, 73 ans, de Saint-Paul-de-Vence, a voté aux deux tours de la présidenti­elle pour Emmanuel Macron. Pour autant, il observe avec recul les six premiers mois d’exercice. « C’est trop tôt pour pouvoir vraiment juger, son mandat est de cinq ans. » Roland note tout de même quelques signaux positifs, notamment la présence d’Emmanuel Macron sur la scène européenne. « Sur ce plan, il fait partie des leaders, il est pour l’instant à la hauteur. » Roland dit avoir été séduit par le charisme de ce jeune politicien, « plein de bonne volonté » et qui a mis « un coup de pied dans la fourmilièr­e ». Il dit être plus réservé sur la réforme du code du travail et estime que les ouvriers sont pour l’instant les perdants. « Macron se dit à gauche mais fait une politique de droite. Peut-être que cela changera dans les mois qui viennent. Pour moi c’est mention encouragea­nt ». Daniel Pfligersdo­rffer, 70 ans, est retraité. Il habite Saint-Jean-Cap-Ferrat. Cet ancien avocat a également voté Macron aux deux tours. « Je suis satisfait par ses premiers mois de présidence et je souhaite que le rythme des réformes se poursuive même si, à titre personnel, la fiscalité ne m’est pas favorable.» Il estime que les efforts demandés vont servir « à redresser le pays et aux génération­s Loïc Dombreval, député de la 4e circo des Alpes-Maritimes, ne cache pas que ce premier semestre a été «fatiguant». «Parce qu’il y a eu un très haut niveau d’exigence et d’implicatio­n au plan parlementa­ire. En contrepart­ie de cet engagement intense, j’ai le sentiment de vivre un moment historique de notre pays, avec des évolutions majeures comme la loi Travail ou celle sur la Sécurité. J’attends maintenant que nous allions au bout de la modernisat­ion de la vie parlementa­ire: les séances dans l’hémicycle doivent devenir plus nouvelles ». Daniel approuve la réforme du droit du travail, les mesures sur les APL et les textes sur la sécurité. Avec «un bémol» pour la taxe d’habitation, car il juge que chacun doit contribuer, « même dans une moindre mesure, au financemen­t des services communs ». Pascal Lathiere, 55 ans, agent de maîtrise dans le commerce à Nice, retient une fonction présidenti­elle « réhabilité­e », un « franc-parler » et une « autorité ». Pascal estime que Macron a tenu ses promesses de campagne comme la courtes et plus efficaces. » Sereine Mauborgne, députée du golfe de Saint-Tropez, se félicite de l’action d’un chef de l’Etat «qui, à quelques exceptions près, a fait ce qu’il avait dit. Je suis heureuse d’accompagne­r un mouvement qui est plus dans l’engagement que dans la parole, cela me convient bien. Je suis fière des moyens mis à dispositio­n de l’Armée, des mesures fiscales pour redonner du pouvoir d’achat, tout cela me semble équilibré». Valérie Gomez-Bassac enfin, députée de la 6e circonscri­ption du Var, se déclare toujours convaincue par « le programme qui se met en place, à quelques ajustement­s de calendrier près. Le gouverneme­nt dégage une formidable énergie et je suis en phase avec un projet lisible, dont je comprends la pertinence ». On croirait que des éléments de langage bien calibrés ont été fournis aux députés de la majorité. Mais ils nous ont juré que ce n’était pas le cas. réduction de taxe d’habitation, la loi antiterror­iste ou la loi Travail. Il regrette néanmoins une forme d’injustice qui consistera­it à « donner plus aux riches qu’à la classe moyenne». Dans la colonne négative, il ajoute également la visite de Donald Trump en juillet à Paris, une baisse en deux temps des charges salariales et trouve qu’Emmanuel Macron « ne parle pas assez aux Français pour expliquer son action ».

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(Photo MaxPPP) Philippe Michel-Kleisbauer (Modem) et les députés LREM Cécile Muschotti, Fabien Matras et Alexandra Valetta-Ardisson. (Photos MaxPPP, L. Boutria et D. Leriche) Roland,  ans, adresse une mention « encouragea­nt » pour l’action du Président sur les six...
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