Nice-Matin (Cannes)

Plus de deux cents riverains présents au rendez-vous

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L’invitation circulait sur les réseaux sociaux depuis plusieurs jours. Pour venir soutenir les maires de la Roya dans leur combat judiciaire, des bus ont été affrétés pour rallier le quartier du port, à Nice. Il suffisait de s’inscrire auprès des mairies pour en bénéficier. Deux cars se sont ainsi mis en route au petit matin, au départ de Breil et de Tende. Remplis de riverains prêts à prendre sur leur temps de travail pour défendre leur qualité de vie. Leur Roya. « Il y a de plus en plus de camions dans la vallée. Cela devient invivable, soufflent Laurent et Violaine, de Breil. Tout tremble. Il faut faire son signe de croix le matin avant de traverser. En plus, ces camions viennent du nord-est de l’Europe. Ils n’apportent rien à l’économie locale. »

« Les gens s’en fichent »

Photo à l’appui, Laurent montre que les camions se déportent souvent sur l’autre voie. Que des traces de pneu émaillent le bitume – parfois à quelques dizaines de centimètre­s des maisons. « On en a vraiment marre. On lève le poing depuis des années. Mais on s’est souvent fait insulter. Les gens s’en fichent parce que c’est une petite vallée… » Martine et José ont quant à eux une résidence secondaire à Fontan. Et craignent pour l’avenir de la commune. « Même quand les camions passent à vide on les entend. Or quand on vient à la nature, c’est pour se reposer. Alors si le bruit continue, les gens s’en iront. » Et puis il y a, bien sûr, la question de la sécurité. Que le couple résume simplement : « Nous avons des enfants, des petits-enfants. Avec le trafic qu’il y a, on ne peut pas les laisser aller chercher le pain tout seuls. » À quelques mètres d’eux, un Italien raconte à des amis combien il appréhende, à chaque fois, le fait de prendre cette route. Par peur de se retrouver face à un camion. Tandis qu’un autre souligne – presque sans humour – que « pour une fois dans la Roya, il y a unanimité ».

Christophe, propriétai­re d’une maison à Vievola regrette pour sa part que la question de la pollution ne soit presque jamais évoquée. Selon lui, « toucher au porte-monnaie des transporte­urs ne suffit pas. Il faut immobilise­r les camions et les forcer à faire demi-tour ». Une habitante conclut : « Si nous ne sommes pas entendus, ce sera un choc… »

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Elus et riverains sont pour la plupart venus en bus.

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