Quand Deneuve rencontre Nekfeu

De Thierry Klifa (France). Avec Catherine Deneuve, Diane Kruger, Nicolas Duvauchelle. Durée :  h. Genre : drame. Notre avis : ★★ Une maison bourgeoise au milieu de nulle part. Une cité à Sète. Une mère (Catherine Deneuve) et sa fille (Diane Kruger). Deux amis d’enfance (Nicolas Duvauchelle et Nekfeu). Une disparition. Un chantage. La confrontation de deux mondes. Dans la veine d’un cinéma psychologique qu’il défend depuis Une vie à t’attendre, bien qu’il semble désormais délaisser l’influence Claude Sautet, Thierry Klifa oppose puis réunit, dans ce nouveau cru, l’univers huppé à celui des cités. Autant le concept et le traitement, propres mais sans génie, passent, autant certains revirements improbables de la part des personnages laissent perplexes. L’envie de l’ancien journaliste de Studio est pourtant de surprendre son audience. Il donne par exemple l’illusion de confier le rôle principal à un Nicolas Duvauchelle à fleur de peau… avant de le faire disparaître au bout d’une vingtaine de minutes. Son jeune pote prend la relève, mais force est de constater que face à une épatante Catherine Deneuve ou sa fille « infirme » mais constamment à la recherche du plaisir et de danger – Diane Kruger –, le rappeur Nekfeu n’est pas très à son aise. En lorgnant à la fois vers le drame familial et le polar, avec les méchants caïds, le chantage, le délai de paiement… Thierry Klifa et son scénariste Cédric Anger (qui après avoir oeuvré sur Nos années folles d’André Téchiné récidive dans le non-sens des ellipses) s’enlise dans le déjàvu et multiplie les raccourcis jusqu’à un final abracadabrantesque, censé procurer de l’émotion mais purement vain, vu le destin forcé du trio. Et c’est quand Tout nous sépare rapproche par l’image les classes sociales, enfermées les uns autour de la broussaille, les autres par des murs de bétons mais où la mer, synonyme de liberté se laisse entrevoir, qu’il se montre percutant. Mais encore fallait-il maîtriser totalement cette idée… C. C.