Galderma : les députés LREM alertent le gouvernement
L’union fait la force. C’est bien parce qu’ils étaient cinq que les maires de la Roya ont obtenu gain de cause auprès du tribunal administratif de Nice, hier. Concernant leur arrêté anti poids lourds, pris collégialement en septembre, et que la préfecture des Alpes-Maritimes décrétait illégal. Dans une ordonnance rendue (très) promptement, le juge rend ainsi une conclusion inverse : «Les maires ont pris une mesure de police qui est destinée à protéger à la fois les populations et les infrastructures routières d’une circulation importante de poids lourds à destination de l’Italie, tout en rappelant l’existence d’un itinéraire raisonnable de substitution [...].Par suite, aucun des moyens invoqués par le préfet des Alpes-Maritimes et par les intervenants à la procédure ne paraît propre à créer un doute sérieux quant à la légalité de l’acte attaqué ».
Réunion le novembre
Aussi la requête du préfet est-elle rejetée. Si on se garde de tout commentaire du côté du représentant de l’État, dans la mesure où « on ne conteste pas une décision de justice», les élus de la Roya, eux, ne boudent pas leur satisfaction. « C’est le résultat de dix mois de bataille. Je ne pensais pas qu’on obtiendrait autant. Mais j’en suis très content, réagit le maire de Fontan, Philippe Oudot. C’est vraiment bien pour la population et pour les élus. Ça prouve qu’on ne prend pas des arrêtés juste pour se faire plaisir... » Son voisin de Breil-sur-Roya, André Ipert, voit également dans cette décision une «très bonne nouvelle». Un argument béton qui pourra servir lors de la réunion prévue le 20 novembre avec le préfet, la députée, le Département et les cinq maires. «On ne pourra plus nous dire que l’arrêté est illégal, maintenant. On sentait que les gens étaient en attente de cette décision. On rend ainsi à la route sa vocation première : celle de pouvoir y circuler sereinement», expose-t-il. Ajoutant que cette « grande victoire de cinq petits maires de petits villages» pourrait faire jurisprudence. L’édile de La Brigue, Daniel Alberti, se veut plus mesuré. «Ce n’est pas une victoire mais un début de commencement. Nous avons fait cette démarche pour réinitier une discussion positive avec tous les partenaires, français et italiens. Nous avons l’espoir d’aboutir ainsi à une décision qui satisfasse le plus de monde. Nous n’avons pas pris cet arrêté pour se battre, mais pour se faire entendre. » « On est avec eux. On ne lâche pas ! » La députée azuréenne Alexandra Valetta-Ardisson entend exprimer son soutien aux salariés de Galderma, ce matin, lors du rassemblement prévu à Sophia Antipolis. En attendant, l’élue a été reçue hier matin au ministère du Travail. La députée LREM de la e circonscription des Alpes-Maritimes, épaulée par son homologue de la e “circo” Cédric Roussel, s’est entretenue avec le conseiller en restructuration de la ministre Muriel Pénicaud. Loïc Dombreval était quant à lui retenu par un autre rendez-vous. Mais les trois députés de la majorité dans les Alpes-Maritimes entendaient bien alerter de concert le gouvernement, alors que emplois sont menacés sur le site sophipolitain. « D’après les éléments en ma possession, ce serait un non-sens tant financier que commercial de fermer ce centre, le plus grand centre au monde de recherche et développement en dermatologie », explique Alexandra Valetta-Ardisson. Certes, Sophia Antipolis n’est pas située dans sa circonscription. Mais l’élue explique avoir été « alertée par les employés de Galderma sur la fermeture annoncée du site. Je m’étais engagée auprès d’eux à interpeller le gouvernement sur le sujet ». Sur ce point au moins, la députée se dit plutôt rassurée. « Le gouvernement 2017 Société Générale, S.A. au capital de 1 009 641 917,50 € - 552 120 222 RCS PARIS, Siège social : 29, bd Haussmann, 75009 PARIS. © Mikael Vojinovic – FRED & FARID Paris est parfaitement au courant du dossier et très attentif. Il a déjà alerté la direction de Galderma. Il recevra la semaine prochaine ses représentants et ceux de la CFDT. L’État veut s’assurer que la mise en oeuvre du plan de reprise sera conforme à la législation. Il y a encore beaucoup de choses à redire et à revoir... »
Évoqué au ministère puis à l’Assemblée
Alexandra Valetta-Ardisson a soulevé un point qui la chiffonne tout particulièrement. « Au lieu de chercher un repreneur pour employés, pourquoi ne pas en chercher un pour les dès maintenant ? La question va être officiellement posée à la direction de Galderma. » Pour l’élue, ce sujet « départemental et national » ne concerne pas que CDI, « mais aussi tout l’écosystème autour » .Lecas Galderma a encore été évoqué, hier après-midi, à l’Assemblée nationale cette fois. Profitant d’une séance de questions au gouvernement, Cédric Roussel a interpellé Benjamin Griveaux, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances. Le député azuréen a rappelé les dispositions de la loi Florange, et demandé au gouvernement de suivre de près les démarches du groupe Nestlé pour trouver un repreneur.