Nice-Matin (Cannes)

« Pas assez de filles »

-

La parole à l’ex-pilote de rallye et présidente de la Commission Femmes dans le sport automobile de la FIA. « Quand j’ai commencé à gagner, on a dit que je n’étais pas conforme car je conduisais une voiture de série sportive. Il a fallu attendre le Championna­t du monde pour que mon moteur soit vérifié conforme. A partir de là, les rumeurs se sont tues. J’étais une femme qui conduisait comme les autres et vite. Je n’ai plus jamais eu de problème. « A mon époque, il y avait beaucoup plus de femmes en rallye. Ça ne surprenait pas plus que ça. « Les femmes pourraient progresser si elles avaient plus de budget, mais souvent, quand elles font quelque chose de bien, elles n’arrivent pas à réunir les sommes pour accéder à la Formule supérieure. Les garçons ont les mêmes difficulté­s. Pour avoir une chance de continuer, même un très bon pilote doit amener une valise avec pas mal de billets. Le sport auto coûte trop cher! La différence, c’est qu’il y a beaucoup plus de garçons au départ. « Je crois que les mentalités ont évolué. Les jeunes filles disent qu’elles sont plus facilement acceptées et respectées à tous les niveaux. « Peut-être qu’une fille, comme il n’y en a pas beaucoup, va être obligée de prouver davantage. Mais quand vous regardez le palmarès de Leena Gade (première femme ingénieure de course à remporter les  Heures du Mans en  avec Audi), il n’y a rien à redire. Et si on leur demande de prouver un peu plus, est-ce gênant ? Quand on est bon, le prouver n’est pas un problème. « On n’a pas assez de filles qui commencent. Si on avait la même base que les hommes, je pense qu’on aurait depuis longtemps des femmes au sommet. »

Newspapers in French

Newspapers from France