Cabrières: «Un garçon m’a dit que j’étais périmée»
Les 232 enfants de l’école des Cabrières ont porté le slogan haut et fort, jeudi, à l’occasion de la journée nationale « Non au harcèlement à l’école!» L’initiative, portée par la directrice, Mme Turelier et relayée dans toutes les classes par les enseignantes, a fait mouche. « On a joué à gommer les différences apparentes en proposant aux enfants de s’habiller tous en bleu. Et, ce matin, tout le monde est en bleu sauf ceux et celles qui n’étaient pas au courant du fait d’une absence. En plus, on s’aperçoit que beaucoup en ont discuté en famille, à la maison, et reviennent avec des témoignages, des anecdotes. On a ouvert le dialogue… »
Témoignages
En effet, il y avait beaucoup à raconter, dans la cour de récréation, à cette occasion. Nombre de fillettes, en tout cas, sont venues se confier, souvent avec profondeur, parfois avec tristesse. « Papa m’a dit qu’il s’était fait
harceler à l’école », raconte Tahaa, 8 ans. « Maman aussi, c’est parce qu’elle avait les oreilles décollées », enchérit
Gina. « Harceler, ça veut dire faire du mal… Dire des choses méchantes », approfondit Camille, 8 ans aussi. « Moi, j’ai été harcelée », interpelle tristement
la petite Roxane, «un garçon m’a dit que j’étais périmée parce que j’avais des boutons de soleil. Ça m’a fait de la peine… » Quant à la raison qui pousse des enfants à en harceler d’autres, c’est Tahaa qui avance une hypothèse :
«Peut-être qu’ils sont tristes, énervés, ou alors, ils ne nous aiment pas. »
Si vrai !