Nice-Matin (Cannes)

L’insolite Libres paroles frontistes

- THIERRY PRUDHON

Vingt-sept coffres-forts provenant vraisembla­blement d’une série de cambriolag­es ont été retrouvés, jeudi, dans les étangs d’un jardin public de Bruxelles, en plein quartier résidentie­l huppé. Leur mauvais état permet de déduire qu’ils ont séjourné dans l’eau « un certain temps », a précisé Ine Van Wymersch, porte-parole du parquet de Bruxelles. Lens. Le comptoir d’un café, quelques semaines avant la présidenti­elle. Christophe Pierrel questionne André, chômeur, sur son futur vote. La réponse fuse : « Je vais voter pour Marine, comme tous ceux qui sont dans la merde! La gauche? Ceux qui nous ont menti depuis des années alors qu’ils nous avaient promis de changer le monde… C’est fini ça, Monsieur, plus jamais la gauche ne nous arnaquera! » Ainsi débute le périple à travers la France frontiste que s’est infligé Christophe Pierrel,  ans, homme de gauche convaincu, biberonné au lait de SOS Racisme et qui fut chef de cabinet adjoint de François Hollande. Dès la première page, tout y est dit ou presque de la déconnexio­n du peuple et des élites, de cette France d’en bas qui veut « tout faire péter pour qu’enfin on s’intéresse à elle », sans pour autant être facho. « Une partie de plus en plus importante des Français s’est radicalisé­e et semble prête, par souffrance, dépit et colère, à choisir la solution du pire, du repli sur soi et du rejet de l’autre », déplore Pierrel, témoignage­s à l’appui. Dans ce tableau sans complaisan­ce d’une France qui ne s’aime plus défilent les éleveurs des Hautes-Alpes, « qui bossent  heures par mois pour  euros net » et encaissent mal de vivre sous perfusion européenne. À Amiens, Gérard,  ans, ouvrier de Whirlpool, milite pour la préférence nationale : « Hollande a laissé le travail partir ailleurs, tout en laissant venir les immigrés ou les réfugiés. Je ne suis pas raciste, mais si on ne fait rien pour nous, pourquoi on agirait pour ceux qui ne sont pas français ? Eux, ils n’ont jamais travaillé en France, jamais cotisé et vivent quand même des aides. » Dans le Cantal, Elisabeth, retraitée, peste contre l’arrivée de Tchétchène­s et les vols qui se multiplien­t – « C’est forcément lié tout ça» –, tandis que Denis, locataire social, fulmine contre l’hébergemen­t de migrants aux frais de la collectivi­té. Aïcha, sa voisine franco-algérienne, soutient elle aussi le FN. « Quand on est arrivé en France, dit-elle, on a tout fait pour s’intégrer. On a travaillé dur, pas fait de bruit. La nouvelle génération de migrants, elle, veut tout tout de suite, sans efforts. » La seule note discordant­e vient du Var. Et de Damien (Guttierez), ex-jeune UMP qui avait lui aussi rejoint le Front, dont il fut le candidat aux municipale­s de  à La Seyne, avant d’être exclu pour avoir dénoncé le financemen­t du parti par l’obligation pour chaque candidat d’acquérir un kit de campagne facturé   €. S’il ne regrette pas son expérience, lui estime avoir été berné. « La différence entre Marine Le Pen et son père n’existe que dans les médias », a-t-il déclaré à Pierrel.

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