Le virus du Nil occidental passe inaperçu dans % des cas Soins
Transmis par les moustiques, il sévit au cours des périodes chaudes dans le sud de la France. Une personne a été diagnostiquée sans gravité le 20 octobre dernier à Nice
De la fièvre, des symptômes qui s’apparentent à un syndrome grippal, le virus du Nil occidental ou West Nile Virus, peut être difficile à diagnostiquer car il ne présente pas de manifestation particulière. D’ailleurs « dans 80 % des cas, il est asymptômatique et passe complètement inaperçu». Le Dr Pascal Del Giudice, chef du service d’infectiologie et de dermatologie du centre hospitalier de Fréjus-Saint-Raphaël, connaît bien cette pathologie pour l’avoir étudiée de près. Sept cas avaient, en effet, été répertoriés à l’été 2003 dans le Var. A l’époque, il avait ainsi soigné ces patients. Récemment, c’est à Nice qu’un malade a été diagnostiqué, un cas sans gravité. « La plupart du temps, le virus du Nil occidental n’est pas grave. Comme son nom l’indique, il a été découvert dans cette région d’Afrique dans les années 1930. Il a suscité un intérêt important plus tard, lors de son apparition sur le continent nord américain dans les années 90. Chez nous, il est connu depuis longtemps et avait été signalé dans les années 1960 dans le sud de la France» , résume le Dr Del Giudice.
Un virus pathogène pour les chevaux
Pourquoi le Sud ? Parce
qu’il est transmis uniquement par les moustiques, très présents dans nos régions. La Camargue est ainsi régulièrement concernée à double titre : à cause de ces insectes et des oiseaux migrateurs, porteurs du virus. « Les vétérinaires le connaissent mieux que nous car il est très pathogène pour les chevaux et peut notamment leur causer des encéphalites mortelles. » Cependant, l’infectiologue se veut rassurant : « Les complications graves sont rares. Le virus du Nil occidental peut attaquer le système nerveux. En 2003, deux malades avaient souffert d’encéphalite et un de méningo-radiculite.»
« Les complications graves sont rares » Dr Pascal Del Giudice Chef service d’infectiologie et de dermatologie CHI Fréjus Saint-Raphaël
Le seul vecteur de contamination étant le moustique, la maladie n’a pas cours en dehors de la saison estivale. Il n’y a pas de transmission d’homme à homme ou d’animal (cheval, oiseau, par exemple) à homme. L’été, la seule mesure de précaution est donc de se protéger des piqûres. « Dans le Sud, depuis 2003, tout syndrome avec un trouble neurologique et une fièvre suspecte – s’il se déclare entre juin et octobre – fait l’objet d’un test de détection du virus du Nil occidental.» Un cas a été signalé à la fin du mois d’octobre à Nice. La personne a été rapidement diagnostiquée, elle n’a eu aucune complication. Désormais plus aucun risque de contamination par le virus du Nil occidental n’est à redouter mais la vigilance reprendra au printemps.