Deuxième édition des Agoras de la santé : éthique et technologie au coeur des débats
Débats, controverses, réunions de travail, ateliers, villages d’exposition… Pendant deux jours (- novembre), le Palais du Pharo a résonné au rythme des échanges des acteurs de la santé, à l’occasion de la nouvelle édition des Agoras, organisée tous les deux ans par l’Agence régionale de santé (ARS) Paca. Selon le pédopsychiatre Marcel Rufo, il s’agit, grâce à l’événement, de rassembler tous « les curieux, qui viennent débattre et enrichir le débat par leurs questions, leurs interventions » afin de repartir « avec des idées plus claires ». Cette année, les limites éthiques et technologiques des médecins et acteurs de santé se sont imposées naturellement au centre de l’agora. Jeudi dernier, Marcel Rufo était l’acteur de la première controverse en compagnie du professeur Didier Raoult, directeur de l’Institut hospitalouniversitaire (IHU) sur le thème : votre santé dépend-elle des innovations technologiques? Vendredi, c’étaient Philippe Denormandie, chirurgien en neuro-orthopédie, et Pierre Le Coz, professeur agrégé de philosophie, qui débattaient de l’équilibre entre hypertechnicité et éthique. Deux thèmes de santé très ancrés dans l’actualité, à l’heure où font rage les débats sur l’euthanasie, l’élargissement de la PMA (procréation médicalement assistée), la place de l’intelligence artificielle… et où s’élèvent les voix de ceux qui veulent « vaincre la mort ». Ces axes de réflexion contemporains illustrent la volonté de l’ARS Paca de n’éluder « aucun débat actuel » dans la perspective de « piloter de la meilleure façon possible la politique de santé future de la région » et de « préfigurer les axes forts de la transformation du système sanitaire ». Lors de son propos introductif dans l’auditorium, le professeur Jean Leonetti, maire d’Antibes, rappelait la nécessité de placer l’innovation et le développement de nouvelles technologies au centre de la politique sanitaire. Il n’a cependant pas manqué de préciser que « tout ce qui est possible n’est pas forcément souhaitable » et que l’action globale doit toujours être conduite « dans l’intérêt du patient ».