Nice-Matin (Cannes)

Un poyo rojo : le combat de coqs sait se sublimer

Alfonso Barón et Luciano Rosso donnent un coup droit aux clichés sur la virilité en faisant un crochet par le théâtre physique. A découvrir ce soir sur les planches d’Anthéa

- MARGOT DASQUE mdasque@nicematin.fr

Répulsion attraction. Dans la tension, dans le ressort, dans la relâche. Poser des mots sur Un poyo rojo, c’est jouer à l’équilibris­te. C’est entrer dans une dimension où le corps devient plus qu’un outil. Où la chair devient le propos. Organique. Sur scène, Alfonso Barón et Luciano Rosso laissent place à leur instinct primaire. Celui qui dicte le réflexe, non la réponse. Mais pas question de réduire la création prenant place sur les planches d’Anthéa ce soir à une question de réaction, d’impulsivit­é. On ne parle pas que de combat là. On parle surtout d’amour. « C’est comme une résilience. On voit un couple qui se dispute, qui se cherche, qui se fuit », souligne Luis Saldanah, tour manager qui précise : « On est dans le théâtre physique. »

Vestiaire comme arène

Mis en scène par Hermes Gaido, le spectacle invite les genres à s’allier, à se séparer, à se mélanger. Danse, cabaret, acrobatie, théâtre muet au service d’un jeu de séduction olympique. Àcoupde« petits défis lancés inconsciem­ment », les deux protagonis­tes s’affrontent. Un banc, des casiers, une radio. On s’imagine un gymnase qui aurait été trop élimé par la sueur des temps. Le vestiaire devient arène d’une confrontat­ion où dominant et dominés s’échangent leurs rôles à loisir.

Roméo et Juliette

Une histoire d’amour « comme il en existe des milliers » avec, au centre, la question de la virilité : « Ils se la passent un peu comme un ballon. En l’exprimant de manière animale puis, en la faisant jaillir dans la féminité aussi. » Universell­e, leur idylle fait salle comble depuis dix ans en Argentine. Et continue à envoûter les publics internatio­naux. Le secret ? L’universali­té. Et l’humour également. « Il n’est pas question de se prendre trop au sérieux », précise le tour manager qui n’hésite pas à comparer le duo à « Roméo et Juliette » faisant face aux difficulté­s de s’aimer. En gladiateur­s de la passion.

Savoir +

Un poyo rojo, avec Alfonso Barón et Luciano Rosso, mis en scène par Hermes Gaido, ce soir et demain à 20 heures, au théâtre Anthéa, 260 avenue Jules-Grec à Antibes. Tarifs : 27 à 37 euros. Rens. 04.83.76.13.00.

 ?? (Photo DR/ Paola Evelina) ?? Alfonso Barón et Luciano Rosso donnent du corps à l’âme sur la scène du théâtre Anthéa dès ce soir.
(Photo DR/ Paola Evelina) Alfonso Barón et Luciano Rosso donnent du corps à l’âme sur la scène du théâtre Anthéa dès ce soir.

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