Nice-Matin (Cannes)

Griezmann - Mbappé, Bleu horizon

Entre le joueur de l’Atlético Madrid et celui du PSG existe une réelle complicité technique qui permet à l’équipe de France de figurer parmi les favorites au sacre mondial

-

L’entente technique entre le leader d’attaque Antoine Griezmann et la pépite Kylian Mbappé a fait un bien fou à l’équipe de France, vendredi contre le pays de Galles (2-0), de bon augure avant l’Allemagne demain et le Mondial en juin. Combinaiso­ns dans de petits espaces, jeu en une touche de balle, les deux joueurs se sont énormément cherchés et trouvés face aux Gallois, dans un registre assez libre: « Grizou » en meneur de jeu, « KML » en ailier dézonant.

« C’est lui qui va nous mettre sur le banc ! »

S’ils n’ont pas été associés ensemble sur les deux buts (Griezmann a ouvert le score sur un service de Corentin Tolisso et Mbappé a offert une passe décisive à Olivier Giroud), c’est bien leur complicité naissante qui a animé le jeu des Bleus. D’ailleurs saluée par leur compte Twitter officiel, qui les a mis en valeur ensemble par la mention «Ce duo» suivie de deux flammes, au-dessus d’une photo les représenta­nt. « On ne se connaissai­t pas, je ne savais pas ce qu’il aimait faire, ce qu’il voulait, lui non plus de moi. On voit qu’à l’entraîneme­nt ça marche comme ce soir (lire vendredi). On va essayer de travailler ça et d’être au mieux pour la Coupe du monde », a commenté Griezmann sur Canal+. Le meilleur joueur et buteur de l’Euro-2016 avait semblé adouber la pépite quand, lors du premier rassemblem­ent de Mbappé en mars dernier, il avait publié un message rigolard sur Instagram : « Ouais Dim! C’est lui qui va nous mettre sur le banc », pouvait-on lire à côté d’une photo de l’AFP où l’on voyait Dimitri Payet montrer Mbappé. Et fin août à l’entraîneme­nt, Griezmann avait surnommé Mbappé d’un « Ronaldinho ! » admiratif. Mais la relation sur le terrain entre les deux joueurs patinait au point de s’étioler singulière­ment ces derniers temps, entre la statistiqu­e éloquente de deux ballons seulement échangés en Bulgarie (1-0 le 7 octobre), et un gros quart d’heure passé ensemble face au Belarus (2-1 le 10 octobre) marqué par deux premières passes grossièrem­ent manquées par Mbappé pour Griezmann.

« On est deux joueurs intelligen­ts »

Le 5 octobre, le jeune Parisien avait pourtant décrypté une synergie qui semblait aller de soi : «Onest deux joueurs intelligen­ts, qui savent jouer l’un avec l’autre. On est assez complément­aires dans le sens où Antoine est plus un joueur qui décroche, qui participe au jeu, même si moi aussi je peux le faire, et je peux aussi apporter cette profondeur qu’Antoine n’a pas forcément mais qu’il compense par d’autres qualités ». Cela aura mis du temps à se mettre en place. Désormais, comme au PSG où son jeu est aimanté par Neymar, Mbappé est de plus en plus attiré par le leader offensif de l’équipe, qui le lui rend bien. « Ce soir(vendredi) , il a fait beaucoup de bonnes choses, il a eu un gros volume de jeu, parce qu’il a besoin de ça. Il a cette vitesse d’exécution, il a pris quelques coups assez sévères ce soir », a jugé Didier Deschamps à propos de l’ex-Monégasque. « Je ne vais pas vous dire la teneur de la discussion que j’ai eue avec lui, mais il avait déjà corrigé (certaines choses) sur ses deux derniers matches avec le PSG » , a aussi avancé le sélectionn­eur. Sur le terrain ou en dehors? Le désormais fameux « creux d’octobre » de Mbappé, qui a surtout concerné les matches de Ligue 1 à Marseille (2-2) et contre Nice (3-0), avait été consécutif à des propos jugés maladroits, quand il avait parlé du clasico comme d’un « match comme un autre ». Une pointe de suffisance avait été relevée ici ou là. Depuis, Mbappé ne s’exprime plus dans les médias. Et son niveau est remonté en flèche, avec deux buts et deux passes décisives lors de ses deux derniers matches au PSG (5-0 contre Anderlecht et Angers). Griezmann de son côté, en apnée à l’Atletico Madrid (sept matches consécutif­s sans marquer), profite à plein de la « bouffée d’oxygène » que représente le séjour en sélection, et de l’indéfectib­le confiance que lui y accorde Deschamps. Avec Mbappé, ils ont trouvé la combine. A éprouver désormais en Allemagne.

 ?? (Photos AFP) ?? «Grizi» et «Donatello», l’histoire d’une rencontre entre deux technicien­s.
(Photos AFP) «Grizi» et «Donatello», l’histoire d’une rencontre entre deux technicien­s.

Newspapers in French

Newspapers from France