Nice-Matin (Cannes)

NicOx prend sa revanche Innovation

Après avoir essuyé un refus il y a quelques années, la biotech sophipolit­aine est la première startup française à avoir une nouvelle molécule approuvée par la sévère FDA

- Kwenger@nicematin.fr

Après de longues années de recherche et parfois de galère, 2017 sera celle du succès pour NicOx. La biotech sophipolit­aine créée en 1996 spécialisé­e en ophtalmolo­gie a vu deux de ses produits obtenir l’approbatio­n par la Food & Drug Administra­tion (FDA) de mise sur le marché américain : Vyzulta début novembre et le Zerviate en mai.

Traitement du glaucome

Une belle réussite que savoure pleinement Michele Garufi, le pdg italien de la société cotée en Bourse (Euronext). D’autant qu’il avait déjà vécu en 2010 le refus de mise sur le marché d’un anti-inflammato­ire par cette même FDA. « Ce qui nous a incités à nous focaliser sur l’ophtalmolo­gie. Avec Vyzulta, un collyre destiné aux patients atteints de glaucome, NicOx est la première startup biotech française à avoir une nouvelle molécule approuvée par la FDA. » L’histoire débute en 1998 lorsqu’un professeur américain appartenan­t au conseil scientifiq­ue de NicOx reçoit le prix Nobel pour ses études sur l’oxyde nitrique. Cette molécule ubiquitair­e dans l’organisme permet notamment de réduire la tension intraocula­ire. Afin de poursuivre les recherches, la biotech azuréenne signe en 2010 un accord de licence en early stage avec Baush & Lomb (groupe Valeant Pharmaceut­icals). S’ensuivent sept années de recherche puis d’études cliniques de Bausch & Lomb en collaborat­ion avec NicOx pour développer une applicatio­n topique plus facile à utiliser.

Royalties en vue

Le glaucome affecte trois personnes sur deux cents de plus de 40 ans. Les prévisions de ventes mondiales de médicament­s pour le traitement de cette maladie sont estimées à plus de 6 Mds$ en 2016 dont plus de 2,5 Mds$ pour les Etats-Unis uniquement. Vyzulta sera commercial­isé en décembre et Bausch & Lomb prévoit d’en vendre plus de 500 M$ par an uniquement sur le sol américain d’ici à cinq ans. Une manne pour NicOx qui pourrait recevoir des paiements d’étape allant jusqu’à 130 M$, auxquels s’ajoutent des redevances nettes sur les ventes de 6 à 11 %. Outre les Etats-Unis, le groupe étudie une stratégie pour obtenir une autorisati­on de mise sur le marché au Japon puis d’ici deux à trois ans en Europe et le reste du monde. Approuvé fin mai par la FDA, Zerviate est un autre motif de contenteme­nt pour NicOx. « Il s’agit du premier collyre antihistam­inique au monde à contenir le principe actif du Zyrtec : la cétirizine. C’est également un énorme marché aux USA : environ 700 M$. » La biotech l’a cédé en licence à Eyevance Pharmaceut­icals qui le mettra en vente à l’automne prochain. « Développer un médicament est un processus long – une dizaine d’années – et risqué. En plus de vingt ans d’existence, NicOx a investi près de 400 M€ en R&D », confie Michele Garufi qui a conservé de son passé de sportif de haut niveau (il a fait partie de l’équipe italienne de natation, ndlr) la rage de vaincre. « Les brevets que nous avons déposés pour le Vyzulta et le Zerviate courent respective­ment jusqu’en 2030 et 2032 et nous avons deux produits – l’un toujours dans le traitement du glaucome et l’autre de la blépharite (ndlr, inflammati­on des glandes de la paupière), prêts à entrer en étude clinique de phase 2. » Parmi les projets de NicOx qui emploie 30 salariés, une éventuelle introducti­on en Bourse au Nasdaq. KARINE WENGER

 ??  ?? Michele Garufi, pdg de NicOx, a le sourire : le marché mondial des produits ophtalmolo­giques était évalué à  Mds$ en  et devrait atteindre les  Mds$ en . (Photo K.W.)
Michele Garufi, pdg de NicOx, a le sourire : le marché mondial des produits ophtalmolo­giques était évalué à  Mds$ en  et devrait atteindre les  Mds$ en . (Photo K.W.)

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