Nouveau Levothyrox : Merck condamné
Enfin une reconnaissance pour les patients » : vingt-cinq malades de Haute-Garonne ont obtenu, hier, la condamnation des laboratoires Merck, lors de la première décision de la justice dans l’affaire du Levothyrox, dont ils espèrent qu’elle fera jurisprudence. Le tribunal de grande instance de Toulouse a ordonné aux laboratoires pharmaceutiques Merck de délivrer « sans délai » l’ancienne formule du médicament à vingt-cinq patients de Haute-Garonne qui se plaignaient de « graves troubles ». « C’est enfin une reconnaissance pour les patients », s’est félicitée Sylvie Chereau, la responsable du collectif Levothyrox, qui avait réclamé au nom de quatre-vingt-dix patients la délivrance en urgence de l’ancien médicament. Cette décision civile ne concerne que vingt-cinq des quatre-vingtdix plaignants, le juge des référés de Toulouse s’étant déclaré incompétent pour les soixante-cinq patients résidant à l’extérieur du département de Haute-Garonne.
Merck va interjeter appel
« C’est une première brèche ! Locale, certes, mais on peut espérer qu’elle fera jurisprudence », a salué Béate Bartès, présidente de l’association Vivre sans thyroïde, voyant dans ce jugement « une véritable bouffée d’air pour les malades », selon un courriel à l’Agence France Presse. Dans le jugement, le tribunal ordonne à Merck de fournir à vingt-cinq malades, « par le biais des circuits de distribution et de commercialisation, sans délai » l’ancienne formule aujourd’hui dénommée Euthyrox. Il a assorti sa décision d’une astreinte de 10 000 € par jour et par infraction constatée. Le P.-D.G. de Merck France, Thierry Hulot, a annoncé, hier, l’importation, d’ici à la fin de l’année, de quelque 200 000 boîtes supplémentaires de l’ancienne formule du Levothyrox, à la demande de l’agence du médicament, « pour accompagner plus longtemps » les patients qui en ont besoin. Il a, en outre, annoncé son intention d’interjeter appel de la décision du tribunal de grande instance de Toulouse.