Nice-Matin (Cannes)

Un vasteéland­e solidarité

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« Je l’ai croisé un soir. Je suis restaurate­ur. Il est venu me demander du gaz pour son réchaud. Il pensait que j’en avais pour faire des crèmes brûlées... or je n’en ai pas. Mais je ne me suis pas inquiété sur le coup. Je pensais que c’était un riverain. Lorsqu’il est repassé quelques jours plus tard, il m’a salué. Nous avons discuté. Mais je ne me suis douté de rien. Et lorsque j’ai appris ce qui lui arrivait, ça m’a touché car j’ai trouvé ce monsieur très digne malgré ce qui lui arrive. » À l’image d’Éric Dulac, l’histoire de Robert Natalia ému beaucoup de monde. Et notamment sur la Toile. C’est sur Internet que la chaîne de solidarité envers Robert Natali s’est déployée. Par l’intermédia­ire d’une pétition ainsi que d’une cagnotte en ligne 1).

( Éric Dulac poursuit: « Avant de lancer quelque chose, j’ai préféré attendre de pouvoir le joindre. Pour voir où en est sa situation. Et pour éviter, aussi, qu’il y ait plusieurs cagnottes lancées chacune dans leurs coins. Le but est de l’aider à rebondir. De quoi at-il besoin aujourd’hui? D’un véhicule? D’un toit? Je ne sais pas. Je veux simplement l’aider car son histoire m’a touchée. » Certains ont donc déjà pris l’initiative de lancer une cagnotte en ligne, pour récolter un peu d’argent. Le but étant de parvenir à récupérer le camping-car de Robert Natali s’il est encore entier. Et de l’assurer. Ou bien, dans une moindremes­ure, « de lui donner un chèque de la valeur de la somme récoltée, explique Mickaël Negrel, président de l’associatio­n Le Coin des camping-cars. Nous sommes basés à Montpellie­r mais l’histoire de ce monsieur de 62 ans est remontée jusqu’à nous. Notre page Facebook compte 20000 fans. Beaucoup d’entre eux se sont mobilisés pour que l’on fasse quelque chose. Nous tenons à aider cet homme qui a tout perdu lorsqu’ils ont enlevé son véhicule. Nous allons essayer, aussi, de contacter son assurance pour essayer de faire bouger les choses. Dans un premier temps, l’idée serait de récupérer le campingcar, de l’aménager avec des bouteilles de gaz, des couverture­s et de la nourriture » .

« Trouver une solution pérenne » En fin d’après-midi, mardi, la cagnotte s’élevait à 415 euros (hier soir, elle dépassait les 1000 euros). Dans le même temps, une pétition a été lancée à l’attention du maire, Jean Leonetti. Par cette démarche, Catherine Maurel demande au premier magistrat une solution d’hébergemen­t pour le SDF qui dort dehors depuis que son camping-car lui a été enlevé. « Il est important d’atteindre les 200 signatures en une journée. Cela donne du poids. Une personne s’est d’ailleurs proposée pour lui payer l’assurance s’il parvient à récupérer son véhicule. Ensuite, on veut l’aider à définir son projet de vie. S’il récupère son van, il lui faut un emplacemen­t pour stationner. S’il cherche un logement, il faut l’aider à trouver une solution pérenne. » Et d’ajouter: « La loi Dalo, qui impose à l’État de loger tout citoyen français, n’est quasiment pas appliquée dans les Alpes-Maritimes » . En début de soirée, mardi, ils étaient 228 signataire­s (hier soir, ils étaient plus de 550). Le Secours populaire, qui lui a apporté une aide ponctuelle la semaine dernière, s’engageàpar­ticiper à la solidarité mise en place afin d’aider Robert Natali à sortir de sa situation actuelle. Unemédiatr­ice doit bientôt étudier son dossier.

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