La Famille Semianyki vient d’installer son drôle de nid
La troupe russe revient sur les planches du théâtre Anthéa après Slava’s Snowshow en 2015. Retour en fanfare avec une smala complètement loufoque demain
Une grosse bouffée de poésie en plein visage, ça vous dit? Ca tombe bien, c’est pile poil ce que proposent les membres de La Famille Semianyki. Si vous connaissez déjà l’esprit de la troupe grâce au Slava’s Snowshow, vous ne pouvez ignorer leur terrible penchant pour la loufoquerie. Sur la scène du théâtre Anthéa, Olga Eliseeva, Alexander Gusarov, Kasyan Ryvkin, MarinaMakhaeva, Elena Sadkova et Yulia Sergeeva donnent chair demain et dimanche à une smala complètement déjantée! Papa, maman, quatre bambins. « C’est une famille comme toutes les familles. Ils s’amusent, ils se chamaillent… D’ailleurs “semia” signifie famille en russe », soulignent les artistes originaires de SaintPétersbourg. Endossant leurs fripes de bric et de broc, les clowns invitent à un voyage dans le temps. Parce qu’il est impossible à situer ce joyeux escadron, à cheval entre les espaces, les frontières, les époques…
Nez et vin rouge
Et pourtant certaines choses demeurent immuables: « Les petits font beaucoup de bêtises. » Créateurs de personnages complètement barrés, les comédiens puisent leur inspiration partout et parfois même très proche d’eux… « Tous nos personnages ont gardé leur âme d’enfant. Du coup, oui on peut dire que les parents sont des grands enfants avec des problèmes d’adultes… » Il suffit de voir le nez rouge du patriarche joué par Alexander Gusarov pour le comprendre. Écarlate comme la touche de clownerie, écarlate comme la couleur de son vin aussi. Tout réside dans le détail, dans l’appréciation de l’infime. Adoubé par la critique, leur sens de la scène tire sa puissance dans son essence: la liberté. Leur force? Jouer des codes du théâtremuet. D’où l’universalité de leur sensibilité. « Pourquoi est-ce qu’on peut en dire plus en ne disant rien? Parce que les actions sont plus parlantes. Lorsque l’on dit quelque chose, cela peut ne pas être compris comme il le faudrait. Alors qu’avec le geste, il n’y a pas de problème d’interprétation. C’est direct. »