Nice-Matin (Cannes)

Le Nerolium est entré dans une nouvelle ère

Après la rénovation des lieux, une gestion novatrice a donné un second souffle commercial à cette vénérable institutio­n créée au début du siècle dernier

- PROPOS RECUEILLIS PAR PHILIPPE DEPETRIS ■ Nerolium, 16 bis avenue Georges-Clemenceau et 11, boulevard des Deux-Vallons à Vallauris (téléphone 04.93.64.27.54)mail : nero06220@orange.fr et 140 avenue de la Liberté à Golfe-Juan (Tél.04.93.63.74.29) Mail: ner

C’est un véritable lifting qu’a subi voici quelques mois le vénérable Nerolium, la coopérativ­e agricole indissocia­ble du paysage économique de la cité des Potiers. Audelà des travaux de rénovation qui ont apporté un souffle de renouveau, ce sont aussi des méthodes de gestion novatrices qui ont été insufflées à l’institutio­n par la présidente Renée Pugi et les coopérateu­rs. Elles commencent à porter leurs fruits. Bilan d’étape avec Guillaume Gillet, directeur de la coopérativ­e Vallée de la Siagne depuis onze ans, qui a reçu mission de réorganise­r l’institutio­n vallaurien­ne et juanaise.

Quel a été votre parcours?

J’ai quarante-trois ans. Après une formation en école de commerce j’ai été cadre de direction dans une entreprise de commerce de gros en fruits et légumes. Ayant beaucoup apprécié cette proximité avec les producteur­s, je suis entré dans lemonde coopératif et je dirige maintenant un groupe de six magasins coopératif­s, Pégomas, Mougins, Mandelieu, Peymeinade, les Arcs et Vallauris qui fonctionne­nt en partenaria­t.

Quelle est la différence entre une coopérativ­e et une entreprise?

Disons que dans le monde coopératif nous sommes peut- être plus proches de certaines valeurs humaines que nous portons. Nous sommes dans une notion de service et même d’accompagne­ment aussi bien en ce qui concerne nos producteur­s coopérateu­rs que de notre personnel. Ici les soixante coopérateu­rs apportent à la communauté fleur d’oranger, oranges amères et agrumes. C’est la condition de leur admission.

Quel est le bilan de ces premiers mois d’activité?

Il est très positif. Nous avons confirmé le positionne­ment de la structure sur les métiers du jardin et du terroir, l’alimentati­on animale et les produits de notre fabricatio­n comme la confiture d’oranges amères, de citron ou pamplemous­se, l’eau de fleurs d’orangers et les eaux de toilette élaborées à base de notre Neroli. Le réaménagem­ent dumagasin nous a permis d’évoluer en conservant notre identité et sa situation en centre-ville y contribue fortement. De fait nous sommes en train de fidéliser une nouvelle clientèle et notre chiffre d’affaires a progressé de  %.

Et le Neroli justement?

Nous enregistro­ns une forte demande pour nos produits et en particulie­r pour l’huile essentiell­e de fleur d’oranger, le Neroli, qui entre dans la compositio­n de grands parfums et dont nous sommes les seuls producteur­s en France. La qualité de ce produit fait que nous fournisson­s par exemple en exclusivit­é la marque Chanel. Nous avons collecté et distillé cinq tonnes de fleurs l’année dernièrema­is nous ne pouvons actuelleme­nt faire face à la demande.

Quels sont vos projets?

Justement pour mieux répondre aux besoins du marché, nous allons nous lancer dans des opérations pour replanter du bigaradier à fleurs sur des terrains qui nous appartienn­ent, mais également sur des terrains communaux et d’autres à l’échelon du départemen­t. C’est un projet qui est porté également par le maire, Michelle Salucki. Elle s’est beaucoup investie parce que l’on parle là d’une extraordin­aire mise en valeur de notre patrimoine avec des enjeux importants pour l’économie locale.

D’autres perspectiv­es?

Oui, nous allons accentuer ce partenaria­t entre les coopérativ­es. Cette nouvelle approche a incontesta­blement permis de sauver l’activité de cette coopérativ­e car elle a créé une nouvelle dynamique économique. Sur un plan plus local, le Neroliumes­t une véritable pépite et la volonté de la présidente Renée Pugi et des soixante coopérateu­rs est vraiment de tirer partie de ce capital et d’aller de l’avant. C’est pour cela qu’en  nous allons aussi rénover l’usine de Golfe-Juan pour la rouvrir au public en mettant en valeur les trésors historique­s que constituen­t les chaudières monumental­es et les extraordin­aires alambics de cuivre qui ont écrit l’histoire du site depuis . Cette dimension muséale à laquelle nous tenons sera le complément idéal à la réouvertur­e des espaces de vente.

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Guillaume Gillet a réorganisé et dirige le Nerolium. (Photo Ph. D.)

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