Le Nerolium est entré dans une nouvelle ère
Après la rénovation des lieux, une gestion novatrice a donné un second souffle commercial à cette vénérable institution créée au début du siècle dernier
C’est un véritable lifting qu’a subi voici quelques mois le vénérable Nerolium, la coopérative agricole indissociable du paysage économique de la cité des Potiers. Audelà des travaux de rénovation qui ont apporté un souffle de renouveau, ce sont aussi des méthodes de gestion novatrices qui ont été insufflées à l’institution par la présidente Renée Pugi et les coopérateurs. Elles commencent à porter leurs fruits. Bilan d’étape avec Guillaume Gillet, directeur de la coopérative Vallée de la Siagne depuis onze ans, qui a reçu mission de réorganiser l’institution vallaurienne et juanaise.
Quel a été votre parcours?
J’ai quarante-trois ans. Après une formation en école de commerce j’ai été cadre de direction dans une entreprise de commerce de gros en fruits et légumes. Ayant beaucoup apprécié cette proximité avec les producteurs, je suis entré dans lemonde coopératif et je dirige maintenant un groupe de six magasins coopératifs, Pégomas, Mougins, Mandelieu, Peymeinade, les Arcs et Vallauris qui fonctionnent en partenariat.
Quelle est la différence entre une coopérative et une entreprise?
Disons que dans le monde coopératif nous sommes peut- être plus proches de certaines valeurs humaines que nous portons. Nous sommes dans une notion de service et même d’accompagnement aussi bien en ce qui concerne nos producteurs coopérateurs que de notre personnel. Ici les soixante coopérateurs apportent à la communauté fleur d’oranger, oranges amères et agrumes. C’est la condition de leur admission.
Quel est le bilan de ces premiers mois d’activité?
Il est très positif. Nous avons confirmé le positionnement de la structure sur les métiers du jardin et du terroir, l’alimentation animale et les produits de notre fabrication comme la confiture d’oranges amères, de citron ou pamplemousse, l’eau de fleurs d’orangers et les eaux de toilette élaborées à base de notre Neroli. Le réaménagement dumagasin nous a permis d’évoluer en conservant notre identité et sa situation en centre-ville y contribue fortement. De fait nous sommes en train de fidéliser une nouvelle clientèle et notre chiffre d’affaires a progressé de %.
Et le Neroli justement?
Nous enregistrons une forte demande pour nos produits et en particulier pour l’huile essentielle de fleur d’oranger, le Neroli, qui entre dans la composition de grands parfums et dont nous sommes les seuls producteurs en France. La qualité de ce produit fait que nous fournissons par exemple en exclusivité la marque Chanel. Nous avons collecté et distillé cinq tonnes de fleurs l’année dernièremais nous ne pouvons actuellement faire face à la demande.
Quels sont vos projets?
Justement pour mieux répondre aux besoins du marché, nous allons nous lancer dans des opérations pour replanter du bigaradier à fleurs sur des terrains qui nous appartiennent, mais également sur des terrains communaux et d’autres à l’échelon du département. C’est un projet qui est porté également par le maire, Michelle Salucki. Elle s’est beaucoup investie parce que l’on parle là d’une extraordinaire mise en valeur de notre patrimoine avec des enjeux importants pour l’économie locale.
D’autres perspectives?
Oui, nous allons accentuer ce partenariat entre les coopératives. Cette nouvelle approche a incontestablement permis de sauver l’activité de cette coopérative car elle a créé une nouvelle dynamique économique. Sur un plan plus local, le Neroliumest une véritable pépite et la volonté de la présidente Renée Pugi et des soixante coopérateurs est vraiment de tirer partie de ce capital et d’aller de l’avant. C’est pour cela qu’en nous allons aussi rénover l’usine de Golfe-Juan pour la rouvrir au public en mettant en valeur les trésors historiques que constituent les chaudières monumentales et les extraordinaires alambics de cuivre qui ont écrit l’histoire du site depuis . Cette dimension muséale à laquelle nous tenons sera le complément idéal à la réouverture des espaces de vente.