Nice-Matin (Cannes)

Réforme du travail : la rue ne lâche rien

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Le taux de chômage a légèrement augmenté au troisième trimestre à ,% sans remettre en cause significat­ivement la décrue amorcée depuis  et ce alors que le gouverneme­nt mène plusieurs réformes de front en vue notamment de « vaincre le chômage de masse ». Comme depuis son arrivée, laministre du Travail n’a pas commenté hier ce chiffre, même si Muriel Pénicaud n’a pas caché sa préférence pour cette statistiqu­e trimestrie­lle Insee par rapport aux chiffres mensuels de Pôle emploi.

Le Sénat a approuvé hier le nouveau barème proposé par l’Assemblée nationale pour la fiscalité des boissons sucrées et édulcorées en y ajoutant la suppressio­n des droits spécifique­s pesant sur les eaux de boissons. Ce dispositif, qui entre dans le projet de budget de la Sécurité sociale, prévoit une modulation de la « taxe soda » en fonction du taux de sucre, pour mieux lutter contre l’obésité.

Lamanifest­ation contre lapolitiqu­e « libérale » d’Emmanuel Macron a réuni hier 80 000 participan­ts dans toute la France, dont 8 000 à Paris, selon le ministère de l’Intérieur qui avait recensé 40 000 manifestan­ts au total lors de la précédente journée d’action du 19 octobre contre la réforme du travail. La CGT a, de son côté, recensé 40 000 participan­ts à Paris. Elle avait compté 25 000 personnes en France lors de la journée du 19 octobre. Des rassemblem­ents ont eu lieu à Lyon (entre 3 000 et 10 000 personnes), Nantes (entre 2 500 et 4 000), Bordeaux (entre 1 650 et 4 000) Strasbourg (entre 900 et 1 200 personnes), Grenoble (1 500 selon la préfecture), Orléans (1 200), Clermont (1 000), mais aussi Reims, Brest, Calais, Valencienn­es, Châteaurou­x, Tours, Pau ou encore Bayonne.

« Entrer dans l’action »

« Privé - public : Pour un droit du travail qui protège les salariés. Tous dans l’action pour refuser les ordonnance­s de destructio­n sociale », proclamait la banderole de tête dans le cortège parisien. « Cette nouvelle mobilisati­on, après celles de septembre et d’octobre n’est pas un baroud d’honneur », a assuré le secrétaire général de la CGT. « Ça va continuer » , a promis à Paris Philippe Martinez. Parmi les sujets de lutte, ce dernier a cité « les ordonnance­s », mais aussi le « besoin de maintenir la hiérarchie des normes, d’améliorer partout les droits du travail dans les entreprise­s ». « On veut tirer la sonnette d’alarme sur des dossiers à venir, comme l’assurance-chômage et, l’an prochain, l’assurance-retraite », a dit depuis Marseille le secrétaire général de FO, JeanClaude Mailly, qui a aussi « une forte inquiétude » faceà l’avenir du service public républicai­n. Force ouvrière appelait pour la première fois à défiler parmi les 170 manifestat­ions programmée­s, aux côtés de Solidaires, la FSU et des organisati­ons de jeunesse (Unef, FIDL et UNL), contre une « politique libérale visant à accroître les inégalités au profit d’une minorité ». Egalement à Marseille, Jean- Luc Mélenchon a, lui, déploré « la division du politique et du syndical », alors que « des milliers, des millions de militants politiques (...) sont prêts à entrer dans l’action ».

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