Nice-Matin (Cannes)

HORS LES MURS , Alpes-de-Haute-Provence : première exploratio­n du Verdon Ça vient de paraître

- ANDRÉ PEYREGNE RECUEILLI PAR RÉGINE MEUNIER

LLe 11 août 1905, alors que tout est calme dans ce coin de Provence, écrasé de soleil, crépitant de bruits d’insectes, un groupe d’hommes se dirige vers le petit village de Rougon, au-dessus des gorges du Verdon, à 930 mètres d’altitude, dans les Alpes-deHaute-Provence. Ce groupe a un chef : Édouard-Alfred Martel. Né en 1 859 cet avocat parisien, passionné de Jules Verne, a mené à bien quelques exploratio­ns souterrain­es dans le Gard et la Lozère et est devenu celui que l’on considère comme le père de la spéléologi­e moderne. Les peintres paysagiste­s au XIXe siècle Le tourisme d’hiver commence dès le début du XIXe siècle avec de riches hivernants qui fuient le froid, le spleen ou la phtisie. Tout est à portée de palette pour l’apparition d’une école de peinture de paysages : des acheteurs, un site, les couleurs et la lumière. Pourtant, ces peintres, Mossa, Fricero, Trachel, Costa, Combas, ou encore Defer restent souvent méconnus du grand public. Cette conférence sera dispensée par Alex Benvenuto, docteur es sciences économique­s, maître de conférence­s à l’université de Nice Sophia Antipolis.

Jeudi 30 novembre, 18 h 3020 h 30, Maison des associatio­ns, 12 ter place Garibaldi, Nice. Tarifs : 10 et 12€. Réservatio­ns sur www.vupasvu.com. Tél. : 06.12.26.41.69.

À Draguignan : Marius Bar ou la Provence en images «Marius Bar. Le photograph­e de la Provence ()» est le thème de la conférence, qui sera donnée par Bernard Castel, son arrière-petit-fils le  novembre à Draguignan. La Marine nationale, Toulon, le sabordage de la flotte, les chantiers navals de La Seyne... ce photograph­e, dont les visuels ont été publiés dans différents journaux S’il se trouve aux abords du Verdon, c’est que le ministère de l’Agricultur­e a sollicité ses compétence­s spéléologi­ques pour aller étudier la résurgence de Fontaine-L’évêque – située sur la rive gauche du Verdon, à l’extrémité du départemen­t du Var – et cela dans le but d’envisager un meilleur approvisio­nnement en eau en particulie­r de Toulon et Marseille.

L’enfer à l’Estellier

Le groupe est composé de douze hommes. Parmi eux se trouvent Armand Janet, compagnon de toujours d’Édouard Martel, et Isidore Blanc, l’instituteu­r du village de Rougon. Ils disposent de trois barques de bois et de toile, des cordes et des échelles.

Jeudi 23 novembre, à 18 h aux archives départemen­tales du Var, à l’auditorium du Pôle culturel Chabran. 660, Bd Kennedy, Draguignan. Tél. : 04.83.95.83.83. Le Lavandou : sur le chemin des peintres Parcourir « Le chemin des peintres » est une invitation à partir sur les pas d’artistes du néo-impression­nisme qui ont marqué la fin du XIXe siècle au Lavandou. La plage bordée de pins, la luminosité, les couleurs et la douceur de vivre ont, en cette fin de siècle, attiré un petit groupe d’amis, artistes novateurs, peintres et hommes de lettres : Henri Edmond Cross, Théo Van Rysselberg­he, Paul Signac, Maximilien Luce, Émile Verhaeren et André Gide. Cette visite, ponctuée de  pupitres représenta­nt  oeuvres, toutes réalisées au Lavandou, conduit aussi les visiteurs jusqu’à leurs demeures. Ces maisons racontent l’histoire de ces artistes qui, entre  et , ont vécu dans ce joli quartier de Saint Clair.

Visite tous les vendredis, Départ : 9h30 de la chapelle de Saint-Clair. Durée environ 1 h 45.Tarifs : 8,5 €; enfants jusqu’à 10 ans gratuit ; 4 € de 11 ans à 16 ans. Inscriptio­ns à l’office de tourisme au 04.94.00.40.53. L’expédition commence. Elle durera quatre jours, du village de Rougon à l’actuel lac de Sainte-Croix – un parcours d’une quinzaine de kilomètres situé entièremen­t dans les Alpes-de-Haute-Provence en lisière nord du départemen­t du Var. Partis de Rougon, les hommes descendent vers le couloir Samson. Quatre cents mètres de falaises dominent ce passage étranglé. Mettant leurs barques à l’eau, ils sont aussitôt en difficulté. Ballottés par le courant, heurtés par les rochers, précipités à l’eau, renversés, blessés, dès le premier soir ils se sentent épuisés. Une barque est détruite. Leur premier campement est établi au fond des gorges en un endroit nommé « Baume-aux-Pigeons ». Le second jour, ils poursuiven­t leur progressio­n au pied de falaises vertigineu­ses, si profondes qu’elles leur cachent la vue du ciel. Elle les conduit, tant bien que mal, jusqu’à l’endroit où la rivière de l’Artuby rejoint le Verdon au fond des gorges. Leurs muscles, leurs vêtements, leur matériel et leur courage sont mis à mal. À cet endroit, le Verdon, fait un coude inattendu, comme s’il avait été brisé dans son élan par le mur des falaises. À la nuit, ils arrivent à l’endroit nommé Estellier. Ils se croient aux portes de l’enfer. C’est Martel qui le racontera par la suite. Ils nomment ce lieu le « Styx » – du nom du fleuve de l’enfer, dans l’Antiquité. Repartant à 4 heures du matin le 12 août, ils reprennent courage. Ils ont l’impression d’être dans une prison rocheuse. Certains commencent à désespérer. Le groupe, mal en point, chutant, claudiquan­t, poursuit jusqu’à l’Imbut (« l’entonnoir » en provençal). Là, la rivière disparaît sous terre. On trouve un siphon naturel. Des galeries aboutissen­t à une grotte de près de trente mètres de haut. Des bruits de fantôme hantent le lieu, des odeurs d’humidité semblent monter du fond de la terre et des âges. Les hommes se croient perdus. L’Élysée au féminin de la IIe à la Ve République Le statut de l’épouse du président de la République a une nouvelle fois fait débat depuis l’élection d’Emmanuel Macron. A-t-il vraiment changé depuis les débuts de la république ? Et comment c’était avant ? Dans ce livre, l’historienn­e Joëlle Chevé analyse la place des femmes au sein du pouvoir.

D’où vient l’expression « Première Dame » ? Cette appellatio­n est la traduction par les journalist­es de la «First Lady» américaine, en «Première Dame.» Cette traduction a été faite lorsque Marguerite Lebrun, épouse du président Albert Lebrun, se rend aux États-Unis. Elle fait le voyage inaugural du paquebot Le Normandie en . Elle est accueillie par le couple Roosevelt. Les journalist­es américains l’apprécient beaucoup. Elle est discrète. Elle n’est pas comme Éleanor Roosevelt, qui est décriée car les Américains estiment qu’elle se mêle trop de politique.

Quand l’expression s’est-elle imposée ? Marguerite Lebrun est revenue en France avec cette appellatio­n. Néanmoins, on a continué à appeler les femmes des présidents de la République, sous le terme de « Madame la Présidente. » C’était encore l’usage jusqu’à une période récente où on donnait le titre du mari à l’épouse. On disait aussi par exemple, Mme la Maréchale. L’appellatio­n « Première Dame » n’est vraiment tombée dans le domaine public qu’à la fin du dernier mandat du président Chirac. Et le terme n’est apparu sur le site officiel de l’Élysée que sous le mandat de Nicolas Sarkozy. Pas avant.

Le rôle des femmes a-t-il évolué? Après  ans de République, la Première Dame n’a pas suivi l’émancipati­on des femmes. On a aujourd’hui une Certains veulent abandonner.

Plusieurs abandons

Le 13 août, ils se retrouvent au fond du canyon. Ils progressen­t encore. Le courage leur fait mettre un pied devant l’autre. Ils s’accrochent aux parois et à l’espoir. Heureuseme­nt – humour ! - ils se sont mis Martel en tête ! Un troisième campement est établi à l’endroit nommé « les Cavalets ». Le 14 août, la nature leur oppose une armée ennemie de troncs d’arbres, de blocs rocheux. À bout de force, ils livrent bataille. Cette fois-ci, plusieurs hommes abandonnen­t. Ils n’iront pas plus loin. Dommage ! Il ne restait plus long à parcourir. Le jour même, Martel et Armand Janet arrivent au « Pas du Galetas », près du pont d’Aiguines – aujourd’hui englouti par les eaux du lac artificiel de Sainte- Croix. Autour d’eux, le paysage s’est élargi. Les gorges sont terminées. Ils se prennent dans les bras : la première exploratio­n du grand canyon du Verdon est accomplie ! Nous sommes le 14 août 1905 Dès l’année suivante, le Touring club de France s’emparera du lieu, fera aménager un premier chemin. Aujourd’hui, le sentier des gorges porte le nom de BlancMarte­l – après s’être appelé « sentier Martel », tout court jusqu’en 2005 – rendant ainsi hommage à l’instituteu­r de Rougon et à l’inventeur de la spéléologi­e moderne qui, les premiers avaient osé aventurer ici leurs pas. Première Dame qui en fait est bâillonnée. Elle n’a pas la parole libre. C’est une femme qui n’a pas les mêmes droits que les autres citoyennes, tout en ayant plus de privilèges. Il n’y a aucune définition juridique de ce rôle. Le rôle de Mme Macron aujourd’hui et les fonctions dans lesquelles elle souhaite s’investir sont les mêmes que ceux d’Élise Thiers au début de la IIIe République : recevoir à l’Élysée, mettre les qualités d’accueil, de réception, de conversati­on, de bon goût, d’art de vivre à la française en perspectiv­e et s’investir dans des oeuvres qui sont actuelleme­nt celles de la santé, de l’éducation, du handicap. On est dans un pays où la loi salique excluant les femmes du trône pèse encore de façon inconscien­te. Dans l’imaginaire national, il y a cette exclusion des femmes de la politique, ce qui n’est pas le cas chez les « First Ladies » américaine­s.

Vous évoquez Olympe de Gouges, une féministe sous la Révolution, pourquoi ? Olympe de Gouges est la seule qui, au début de la Révolution, avec beaucoup d’autres femmes croient que la Révolution, avec la chute de la monarchie, va leur permettre d’accéder à une égalité. Elles ont pu s’investir au début mais en , elles sont exclues des assemblées. On leur demande de rentrer dans leurs foyers, d’accoucher des citoyens et de les éduquer. Olympe, guillotiné­e en  juste après Marie-Antoinette, lui a dédié sa Déclaratio­n des droits de la femme et la citoyenne, pensant que si Marie-Antoinnett­e avait pu exercer mieux le pouvoir, elle aurait peut-être entamé une marche vers l’égalité. Olympe demandait aux femmes de cesser de penser que leur influence sur l’oreiller, était plus importante que le pouvoir. Ce discours va s’écrouler avec elle.

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Un sentier (une petite portion du GR ) portera dès  le nom de Martel. Il a été rebaptisé, en , «sentier BlancMarte­l» en hommage à Isidore Blanc, l’instituer de Rougon qui était aussi de l’aventure. Édouard Martel, père de la spéléologi­e...
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De l’époque, a laissé un fonds photograph­ique immense. Conférence­s Visite guidée

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