Nice-Matin (Cannes)

FOOTBALL Entre chaud et froid Leipzig tenu en échec

Même s’il s’agissait d’un match de reprise après la trêve internatio­nale, la copie rendue à Amiens n’a pas été franchemen­t rassurante. Mais Leipzig arrive et tout peut changer...

- M. FAURE

D’habitude affable et plutôt bon client, Rony Lopes a traversé la zone mixte du stade de la Licorne sans mot dire. Écouteurs sur les oreilles et regard noir. Comme de nombreux Monégasque­s, le Portugais a passé une soirée délicate dans la Somme, d’autant qu’il a été remplacé à la pause. Mais on peut comprendre le numéro 20 de l’ASM car ce déplacemen­t amiénois n’avait rien de reposant. A commencer par cette zone mixte ouverte aux quatre vents au-dessus de laquelle se trouvait un balcon. Là, sur un piédestal se mélangeaie­nt badauds, fans et taquins. « Hey Subasic, ici c’est Amiens, hein », éructe un joyeux drille au passage du gardien croate devant les micros.

 points de retard

Une ambiance de kermesse qui, ajouté à l’arbitrage du soir et certains comporteme­nts amiénois amène un cadre de l’effectif monégasque à une réflexion simple mais franche : « le champion de France mérite un peu plus de respect ». Leonardo Jardim n’en pensait pas moins en fin de rencontre quand il a pointé, par trois fois, les facéties de certains ramasseurs de balle qui ne voulaient pas rendre le précieux aux Monégasque­s. « Les gens qui regardent ça se disent peut-être que la Ligue 1 est un championna­t d’amateurs », ronchonne le technicien portugais. Ce n’est pas la première fois (e que Jardim tacle les à-côtés d’un match à la suite d’une contre-performanc­e. A Tanger, déjà, lors du Trophée des champions il avait fait une sortie verbale similaire. Il n’y a que contre Porto, lors de la démonstrat­ion de Sergio Conceiçao et sa bande au Louis-II que Jardim n’avait rien dit. Surclassé par une équipe portugaise à la tête de laquelle se trouvait un coach lusitanien (0-3), Jardim avait salué la supériorit­é des visiteurs. Le prisme patriotiqu­e peut-être. Quoi qu’il en soit, le match nul d’Amiens a mis certains Monégasque­s sur les nerfs. Pas forcément Ludovic Giuly, promu ambassadeu­r du club en début de saison, qui s’est contenté d’un tweet à réponses multiples sur la prestation du soir : « Bof bof / Amiens c’est costaud ! / 1 point c’est mieux que rien / On passe à autre chose ». On serait tenté de choisir la dernière réponse, passer à autre chose. Avec la victoire du PSG contre Nantes (4-1), voilà l’ASM à six points de son prochain adversaire en Ligue 1. Un écart conséquent après seulement 13 journées mais qui ne doit pas remettre en cause l’intérêt du prochain choc hexagonal qui offrira aux Monégasque­s l’opportunit­é de revenir à trois points de la bande à Kylian Mbappé. Mais avant de se frotter au maillot jaune francilien, Monaco va surtout jouer sa survie européenne contre Leipzig. Les Allemands ont connu un week-end similaire à celui de l’ASM. Dauphin du Bayern Munich, Leipzig a ramené un point de son voyage à Leverkusen (voir encadré). Mardi, c’est donc le match de la dernière chance pour les deux équipes. Et pour l’ASM, il faudra entamer le match autrement que dans la Somme. Évidemment, Falcao et sa bande auront trois jours d’entraîneme­nt collectif en plus dans les jambes et la pression et le prestige de la rencontre donneront au match une hauteur plus naturelle. Lors de la première mi-temps à Amiens, il a sans doute manqué l’envie de se faire mal. Récemment, on a vu Neymar pleurer en conférence de presse, Patrice Evra craquer après des insultes, confirmant que les joueurs de football restaient, au Avant de venir au Louis-II, Leipzig a été tenu en échec lors d’un déplacemen­t au Bayer Leverkusen (-) alors que les hommes de Hasenhüttl ont mené deux fois au score par Werner et Forsberg. Leipzig est toujours dauphin du Bayern Munich qui a six points d’avance. Le XI de Leipzig à Leverkusen : Gulacsi Bernardo, Konaté, Orban (Upamecano ’), Halstenber­g - Kampl, Keïta (Augustin ’), Demme, Forsberg (Bruma ’) Sabitzer, Werner.

fond, des humains comme tout le monde. Au stade de la Licorne, il faisait froid, l’adversaire était à la fois inconnu et robuste et la musique de la Ligue des champions se faisait entendre au loin. Quelque part, on arrive à comprendre ce début de match raté mais à condition d’entamer le match de mardi avec la bave aux lèvres. Au fond, le miracle serait si beau de voir une équipe dernière de sa poule après quatre journées réussir le tour de force de se qualifier.

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(Photo PQR/Le courrier picard) Leonardo Jardim n’a pas tout aimé dans le match d’Amiens.
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