Nice-Matin (Cannes)

« La télévision fait des ravages »

Le transformi­ste Arturo Brachetti, invité de Michel Drucker sur France 2, se produit en « solo » à Paris

- PROPOS RECUEILLIS PAR PATRICK CABANNES

Actuelleme­nt au théâtre Le 13e Art, à Paris, Arturo Brachetti propose Solo, un spectacle plein de poésie où il revisite une partie de son enfance. Le transformi­ste est également invité de Vivement dimanche prochain , sur France 2, et des Grands du rire, sur France 3.

L’Italie ne participe pas à la Coupe du monde de football. Une première depuis cinquanten­euf ans… (Rires.) Ça me laisse complèteme­nt indifféren­t ! Je me fous du football ! J’étais obligé d’y jouer lorsque j’étais au collège, même quand il pleuvait, qu’il y avait de la grêle et qu’il faisait froid. Et puis, franchemen­t, nous avons des problèmes plus sérieux en Italie… Votre métier est de passer votre vie dans la peau des autres. Comment vous est venue cette idée ? De mon enfance. Tout petit, j’étais très timide, j’avais peur de mon ombre. Mes parents m’ont inscrit dans un collège – un séminaire – pour que je m’ouvre aux autres. Que je communique. J’y ai rencontré un prêtre qui faisait des tours de magie. Ça me passionnai­t. Il m’a appris ses tours et en les reproduisa­nt je pouvais m’exprimer face à mes camarades… On est loin des transforma­tions…

Pas si loin ! Pour pouvoir affronter le regard des autres, il me fallait me déguiser. Et j’avais repéré un grenier avec des tas de costumes de théâtre. Je les ai empruntés pour présenter mes tours et tout s’est accéléré. Et, au même moment, j’ai entendu parler de Fregoli. J’avais trouvé ma voie. Quel est votre secret ?

L’organisati­on ! Chacun doit être à sa place et se focaliser sur son travail. Sans tout révéler, tout est réglé comme du papier à musique. Lorsque je dois me changer, j’ai des assistants qui s’activent. Comme moi. Tout se passe en harmonie, et le public n’y voit que du feu. En fait, ce n’est pas si compliqué, mais il faut préserver toute la poésie. Les gens n’ont pas besoin de savoir : je dois les faire rêver. Ce sont de grands enfants. Votre spectacle offre une large part aux héros de séries télévisées. Pourquoi ? Parce que la télévision est partout, elle fait partie de la vie des gens. Parfois, c’est même leur seule source de culture ! Elle fait des ravages (rires). Mais, ce qui me fait le plus peur, c’est le manque de communicat­ion entre les gens. Dernièreme­nt, des enfants assistaien­t à mon spectacle et au lieu de rire ensemble, chacun était dans sa bulle. Ils avaient le regard fixe, comme lorsqu’ils jouent sur leur console. Quelle tristesse ! Vivement dimanche prochain à 18 heures sur France 2

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Arturo Brachetti : « Mon secret ? L’organisati­on ! Lorsque je dois me changer, j’ai des assistants qui s’activent. Tout se passe en harmonie, et le public n’y voit que du feu ».

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