Nice-Matin (Cannes)

L’hôpital Clavary de Grasse cible les femmes enceintes

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Le centre hospitalie­r de Grasse n’a pas attendu le mois de novembre pour mettre au point son programme anti-tabac. Lancée en octobre, cette initiative est à destinatio­n des femmes enceintes. Elles peuvent participer à des ateliers autour de la sophrologi­e, du yoga ou encore de l’hypnose. Idéales pour favoriser l’arrêt du tabac. « Nous devons délivrer un message fort, estime le docteur Bernard Tiberghien, gynécologu­e-obstétrici­en et chef du pôle mèreenfant au centre hospitalie­r de Grasse. D’une manière générale, le tabac est une terrible addiction. Elle est encore plus dévastatri­ce chez la femme enceinte. Selon les chiffres de santé publique, on estime que 36 % des femmes sont fumeuses au début de leur grossesse et que 22 % fument encore lors du dernier trimestre. Et 56 % des femmes qui ont arrêté la cigarette pendant la grossesse reprennent après l’accoucheme­nt. »

Un danger même après la naissance

Au-delà des risques de maladies chez les fumeurs, il existe des problèmes spécifique­s aux femmes enceintes. Les risques de grossesses extra-utérines et de fausses couches sont augmentés. Le monoxyde de carbone et autres métaux lourds présents dans les cigarettes entraînent une hypoxie foetale. Ce qui peut conduire à un retard de croissance in utéro, des malformati­ons ou encore la mort foetale. « Il y a une relation établie entre la dose et les effets, reprend le docteur Tiberghien. Évidemment, plus on fume, plus il y a des dégâts. Même après la naissance, le tabagisme est nocif pour le bébé. C’est pourquoi le sevrage tabagique doit être total, pour la mère comme pour le père. »

« La grossesse doit être une motivation »

La première consultati­on avec la tabacologu­e permet d’adapter l’aide et les besoins spécifique­s de la personne. Une rencontre qui se veut « sans stigmatisa­tion ni culpabilis­ation », selon Mélanie Passoni, infirmière tabacologu­e (également à l’origine de la peinture d’illustrati­on du programme). « Nous avons constaté des difficulté­s à inciter les patientes à être accompagné­es dans le sevrage tabagique, constate le docteur Martine Estrade, médecin anesthésis­te, en charge de l’hypnose. Nous avons déjà expériment­é la préparatio­n à l’accoucheme­nt par l’hypnose. Pour le tabac, c’est une suite logique. Le but est surtout de ne pas culpabilis­er la patiente. Nous les accompagno­ns vers le chemin du bien-être. La grossesse doit être une motivation. Chaque cigarette non fumée est une petite victoire. »

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(De g. à d.) Le docteur Tiberghien, le docteur Estrade et l’infirmière tabacologu­e intervienn­ent dans le programme d’arrêt du tabac chez les femmes enceintes.

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