Nice-Matin (Cannes)

A feu doux ou à grands feux : ils donnent leur avis

-

Le brûlage des végétaux est au coeur des préoccupat­ions depuis plusieurs semaines. Un sujet qui divise et fait couler beaucoup d’encre, notamment sur les réseaux sociaux où les photos de feux s’accumulent, jour après jour. Favorables ou pas, les habitants de Grasse et du pays grassois s’expriment sur la question du brûlage.

Feu rouge

« C’est infernal !! Et quand on voit notre président à la COP23 qui proclame haut et fort qu’il faut lutter contre la pollution (particules, émission de CO2…), il n’a qu’à faire passer le mot aux préfets pour qu’il fasse appliquer cette interdicti­on du brûlage des déchets verts. L’impact serait immédiat : 45 % de particules en moins dans l’air sur les Alpes-Maritimes et beaucoup moins d’émissions de CO2. L’espoir fait vivre… »

Stéphane

« Vivre et laisser vivre ! Votre liberté s’arrête là où celle du voisin proche commence. Et comme la fumée ne peut pas être confinée dans un jardin, vous empiétez sur la liberté de votre voisin et sur celle de tous ceux qui doivent respirer votre fumée. »

D.

« Nos grands-parents ont toujours brûlé leur taille et tonte de jardin. Mais aujourd’hui, on connaît les dégâts réellement causés par cette pratique loin d’être anodine : impact sur la biodiversi­té et la nature, trouble du voisinage, risque de propagatio­n d’incendies. Mais

surtout, le brûlage à l’air libère des polluants toxiques et des particules fines dangereux pour la santé. »

René

«Je brûlais mes déchets verts avant que la déchetteri­e n’ouvre, mais désormais je les dépose làbas. Les horaires sont parfois un peu contraigna­nts mais sinon c’est plutôt simple. J’ai une grosse quantité de déchets verts avec mon terrain de 1500 m2 et je m’en sors avec une vieille Super 5.»

Feu orange Feu vert

Jean-Pierre

« Inadmissib­le d’empoisonne­r la vie de la grande majorité des Grassois par environ une centaine de personnes irresponsa­bles, bénéfician­t d’une impunité coupable de la part des autorités locales. »

Micheline

« Je ne suis pas pour le brûlage mais je n’ai pas vraiment le choix. J’ai un terrain très pentu. Je remonte la plupart de mes déchets dans des sacs pour les emmener en déchetteri­e mais il y en a qui sont trop lourds pour ça. Alors je les laisse sécher et je les brûle à raison d’un feu au printemps, un à l’automne. Si je pouvais, je les apporterai­s aussi en déchetteri­e. »

Jean-Claude

« Lorsque vous avez un jardin entier à débroussai­ller, cela devient compliqué pour évacuer. Je ne brûle pas mes végétaux mais j’y pense fortement. Certes, ce n’est pas très agréable pour les voisins, mais je ne trouve pas ça pire que la pollution quotidienn­e des véhicules ou la fumée du barbecue du voisin. La ville est pleine de petits désagrémen­ts. »

Yvette

« Vue les usines de Grasse, je ne pense pas qu’un petit feu va nous tuer. Ils ne brûlent pas des pneus. Les anciens nettoyaien­t leur jardin comme ça. »

Stéphanie

« Je pense qu’il faut être responsabl­e de notre santé et de celle des autres. Mais il faut alors donner les moyens aux gens de faire autrement que brûler : point de collectes ou bacs pour déchets verts. Tout le monde n’a pas de véhicule adapté au transport et il y a des personnes âgées. »

Michèle

« Il y a des personnes pour qui l’évacuation des déchets verts est problémati­que. Avec un terrain en pente sur 200 m de long, je n’ai pas d’autre choix que de brûler mes végétaux sur place car il m’est impossible de remonter 3 tonnes de déchets verts. Et puis il me faudrait un véhicule que je n’ai pas pour les évacuer et les apporter dans une déchetteri­e. »

Eric

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France