Nice-Matin (Cannes)

Un policier abat trois personnes à Sarcelles

Samedi soir, armé de son pistolet de service, l’homme de 31 ans a aussi blessé grièvement sa petite amie avant de se suicider

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On le présente comme un « bon fonctionna­ire ». Arnaud Martin, ce policier de 31 ans, est apprécié de sa hiérarchie. Il a tué samedi soir à Sarcelles (Val-d’Oise) trois personnes avec son arme de service et blessé grièvement sa petite amie avant de se suicider. Il est 20 h 45 samedi quand Arnaud Martin, gardien de la paix au sein de la compagnie de sécurité et d’interventi­on à Paris et résident à Eaubonne (Val-d’Oise), se rend après son service à Sarcelles, commune proche de la grande banlieue parisienne. Là, il retrouve sa petite amie « qui l’attendait pour discuter de leur séparation dans sa voiture », à proximité du pavillon de ses parents, selon un communiqué du procureur de la République de Pontoise, Eric Corbaux. La discussion s’envenime, le fonctionna­ire sort son arme et la blesse grièvement au visage. La jeune femme se trouvait toujours dans un état critique hier. Arnaud Martin abat ensuite deux personnes. D’abord un homme âgé de 30 ans, qui écoutait de la musique dans sa voiture et « venait voir ce qui se passait », selon le procureur. Puis un autre passant, âgé de 44 ans, qui « était sorti acheter des cigarettes. Il s’apprêtait à souffler ses bougies d’anniversai­re », a témoigné sa belle-soeur Noria Madani. Le gardien de la paix se rend ensuite au pavillon de la famille de sa petite amie, à une dizaine de mètres de là, où il tue le père de famille, blesse grièvement au thorax la mère tandis que la soeur de la jeune femme reçoit une balle dans le fémur. Le policier, qui a également abattu le chien de la famille, est « retrouvé mort d’une balle dans la tête, son arme à la main, au fond du jardin », selon le parquet.

«Ledrame de la police»

Après les attentats du 13 novembre 2015 à Paris et SaintDenis, les policiers avaient obtenu le droit de garder leur arme de service en permanence. Une dispositio­n pérennisée et encadrée par plusieurs circulaire­s depuis l’été 2016. Au lendemain de ce drame, le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb a prévenu que la mesure ne serait pas remise en cause par la tuerie de samedi soir. Une folie meurtrière qui reste incompréhe­nsible pour l’entourage profession­nel d’Arnaud Martin : « Selon ses chefs de service, c’était un bon fonctionna­ire, ancien gendarme mobile très rigoureux », a ajouté le procureur, qui a confié l’enquête à la police judiciaire de Versailles. « C’est quelqu’un qui, à un moment donné, déraille totalement. Comme il est armé, il peut tirer. C’est le drame de la police », a relevé Gérard Collomb sur Franceinfo-France Inter-Le Monde, soulignant la difficulté de répondre à « des contradict­ions», entre crainte de dérapage individuel et demande de protection accrue des citoyens. À Sarcelles, Noria Madani se demandait dimanche ce qu’elle allait dire à ses neveux « inconsolab­les », de 7, 11 et 14 ans : « On leur dit que la police est là pour les protéger et un policier tue leur père, un homme qui est mort d’avoir voulu sauver une femme. »

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Le drame intervient dans un contexte de recrudesce­nce des suicides dans les rangs des forces de l’ordre (plus de  policiers et  gendarmes en ). (Photo AFP)

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