À la peur du lendemain Le Revest:
Paisible bourgade de 3 700 âmes située sur les hauteurs de Toulon, Le Revest jouit d’une situation pour le moins enviable, en ces temps de disette. « Depuis des années, la commune n’a plus recours à l’emprunt », s’enorgueillit Ange Musso, le maire. Ce Républicain de coeur (mais pas de carte) avait fait du désendettement de la ville une de ses priorités lors de son arrivée à l’hôtel de ville, en 2001. Mais cette situation de « bon élève » a conduit à voir les subventions de l’État se réduire ici encore plus vite qu’ailleurs. Là où la plupart des communes ont perdu environ un tiers de leur enveloppe, la baisse est au Revest de l’ordre de 60 %. « Nous sommes passés de 480 000 à 200 000 euros », calcule Ange Musso. La disparition, au moins partielle, de la taxe d’habitation est une autre source d’inquiétude. À l’instar de nombre de ses collègues maires, l’élu a des doutes sur la compensation financière promise par l’État. Et défend le fondement même de cette taxe. « C’est un des seuls impôts que pratiquement tout le monde paye, qui était proportionnel. Il y avait une forme de justice sociale. »
Le budget festivités réduit Si jusque-là le recours à l’emprunt ou au levier fiscal ont été évités, Ange Musso ne veut pas non plus faire payer les services publics. « Ce n’est pas du tout notre philosophie. Il n’est pas question de pénaliser la petite enfance ou les seniors ». « Nous allons réduire drastiquement le budget des festivités. Cette ligne était de l’ordre de 100 000 euros cette année et devrait baisser de manière conséquente. » Avec des répercussions sur le maintien d’un certain nombre d’animations au village. En matière d’économies, c’est « la cerise avant le gâteau », résume Ange Musso qui a également adapté la politique communale en termes de ressources humaines. « Aux services techniques, nous ne remplaçons plus les départs. Nous externalisons de nombreux travaux. En revanche, c’est plus compliqué de réduire les effectifs dans les services administratifs. D’autant que l’État nous ajoute régulièrement des missions comme le Pacs. » Enfin le tour de vis de l’État pourrait aussi avoir des conséquences sur l’investissement. Si le maire entend mener à bien le projet de microcrèche, la réhabilitation de l’ancien moulin à huile prendra plus de temps que prévu. « Bien sûr, on pourrait emprunter pour réaliser ce projet plus rapidement. Mais je préfère que l’on garde cette possibilité sous le coude. On ne sait pas trop ce que le gouvernement nous réserve...»