Nice-Matin (Cannes)

RUGBY Toulon en quarantain­e La phrase

Battus 29-40 chez eux par le Racing 92 qui a su mettre beaucoup de volume de jeu, les Rouge et Noir se sont embarqués dans une drôle de galère !

- PAUL MASSABO

On ne va pas tirer sur l’ambulance, mais ce RCT-là va mal, se porte mal, joue mal. Les quarante points encaissés par les Rouge et Noir dans un stade Mayol réduit au silence et vite déserté font mal à la tête. Un tube d’aspirine ne sera pas de trop pour remettre les idées en place aux Varois déboussolé­s par l’ampleur du score et désorienté­s par le jeu tout en mouvement proposé par un Racing 92 des plus entreprena­nts. Il faut remonter à une dizaine d’années pour retrouver un aussi piètre résultat dans l’enceinte de Besagne. Alors certes, on peut toujours se dire, comme Fabrice Landreau, que «la roue va finir par tourner». Mais en attendant des jours espérés meilleurs dans quelques semaines, le RCT doit faire le dos rond, sans se cacher pour autant derrière des faux-fuyants et mauvaises excuses jamais (E À Toulon (stade Félix-Mayol), le Racing 92 bat Toulon 40 à 29 (10-14). Temps : beau Terrain : moyen Spectateur­s : 13 500 environ Arbitre : Thomas Charabas (Côte Basque-Landes) Pour Toulon: 4 essais de Fekitoa (29), Pietersen Remplaceme­nt temporaire : constructi­fs. Sans triomphali­sme, pour Laurent Labit, le coentraîne­ur du Racing 92: « 40 points à Mayol, c’est bien au-delà de ce qu’on imaginait. On ne va pas tomber pour autant dans l’euphorie. On était venu avec des intentions et de l’ambition dans notre jeu. Toulon ne nous attendait certaineme­nt pas dans ce registre. On savait que la victoire passerait par beaucoup de volume de jeu. C’est un risque qu’il fallait prendre. TOULON : RACING 92 : Ce succès, qui prive Toulon du bonus, va être psychologi­quement important. »

« Notre travail ne paie pas »

La paire Mathewson-Wisniewski et ses partenaire­s ont été à la peine. Privés de ballons, ils n’ont vu le jour que par les échappées belles de leurs trois-quarts. Autant d’éclairs dans la grisaille. Largement insuffisan­t pour empêcher les visiteurs d’aller au bout de leurs conviction­s. Certes, Toulon a fait illusion et aurait même pu gagner, comme ils ont réussi à remporter la première manche (14-10). Encore eut-il fallu que Manoa et ses pairs fassent preuve de davantage d’agressivit­é en défense. Faute de monter rapidement sur leurs adversaire­s, ils se sont englués dans leurs filets pour finalement laisser échapper le gros poisson francilien. Cet échec cuisant dans leur antre sort, au moins provisoire­ment, les Toulonnais du top 6, qui se rendent samedi à Castres où il n’est jamais facile de s’imposer. « Le scénario est cruel, affirmait pour la défense de ses hommes Fabien Galthié. Pour l’instant, notre travail ne paie pas. On a été bousculé et on s’est fragilisé après l’intercepti­on (26-26) alors qu’on croyait avoir fait le plus dur. On est déçu pour nous et notre public ».

Que des exploits personnels

Les supporters varois avaient, en effet, de quoi déchanter. Tout au long du premier acte, les Francilien­s ont mis la main sur le ballon, et Toulon n’a dû son salut que sur des exploits personnels avec un numéro de Fekitoa et une intercepti­on de Pietersen. Quatre points d’avance à la pause, c’était inespéré au vu de la physionomi­e de cette période initiale. Et pourtant, la ligne de trois-quarts par Fekitoa, Radradra

TOP 

Pts J G N P D B

“J’ai

totalement confiance en mon staff. Je le crois capable de se remettre en question. On est dans le dur, certes. Peutêtre qu’on essaie d’aller trop vite.”

MOURAD BOUDJELLAL (président du RCT) et Ashton, pour finir, enfonçait le clou peu après la reprise. Pietersen, encore lui, aplatissai­t au bout de l’en-but après un coup de pied à suivre judicieux de Nonu. Mais la charnière Ciel et Blanc faisait la différence en apportant vitesse (Iribaren) et précision (Lambie). Nyanga était au bout d’un mouvement initié par Dupichot, acrobatiqu­e le long de la touche. Etrillard et ses partenaire­s étaient incapables de reprendre le jeu à leur compte. Dans le dernier quart d’heure, le Racing faisait cavalier seul, Rokocoko s’engouffrai­t dans une défense absente, et Dupichot était à la conclusion d’une écrasante domination. Le RCT est malade après avoir ingurgité autant de points. Il va devoir se remettre sur pied urgemment.

 ?? Journée ?? Samu Manoa porte bien son prénom, tant le RCT paraît actuelleme­nt moribond. Retenu avec sa sélection nationale, l’Américain, qui ne sera pas à Castres la semaine prochaine, semble essayer de comprendre ce revers à domicile (Photo Luc Boutria)
Journée Samu Manoa porte bien son prénom, tant le RCT paraît actuelleme­nt moribond. Retenu avec sa sélection nationale, l’Américain, qui ne sera pas à Castres la semaine prochaine, semble essayer de comprendre ce revers à domicile (Photo Luc Boutria)

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