Comment améliorer l’attractivité de la Côte #HubbusinessNM Repères
L’attractivité de la Côte d’Azur sera le thème du deuxième rendez-vous des Tables de la Proposition organisées par Nice-Matin. Des idées à transformer en actions RENFORCER et COMBLER Jean-Jacques Lottermoser, Monument tracker
La Côte d’Azur est une marque. Elle a été déposée en décembre dernier, associée au mot France pour rebooster son image et son attractivité. La Côte d’Azur est une destination touristique avec ses paysages entre mer et montagne, sa lumière incroyable, son luxe et son glamour. C’est aussi une terre économique, irriguée par les 18 % du PIN de la région que représentent le tourisme et ses 150 000 emplois, soit un actif sur cinq, mais pas que. La Côte d’Azur est aussi une terre d’innovation, Nice en a été nommée ambassadrice en Europe à Lisbonne au début du mois, une terre de French Tech labellisée au titre de ses quatre territoires Nice, Sophia, Cannes, Grasse, une terre de recherche
Où en est la Côte d’Azur avec son attractivité ?
Il faut sortir de la vision startup et de la vision métier pour saisir les leviers à activer. L’attractivité, c’est le désir. Comment la Côte d’Azur fait-elle en sorte que j’ai envie d’elle? Comment s’adresse-t-elle à moi? Comment m’informe-t-elle sur ce qui peut me plaire en elle ? Aujourd’hui, il faut identifier ce que veut l’humain, comprendre ce qu’il aime pour lui adresser le message qui l’identifie et qui lui apporte ce qu’il a envie d’entendre au moment où il a envie de l’entendre.
On doit sortir du protomarketing basé sur l’excédent de la demande ?
Complètement. Aujourd’hui, l’offre est bien supérieure à la demande. La cible, qu’il s’agisse d’un visiteur ou d’un salarié à attirer, veut de l’émotionnel. Il faut atteindre l’humain, lui donner envie de venir. Qu’il s’agisse de la destination touristique ou de séduire les développeurs dont ont besoin des startups.
Mieux miser sur l’expérience client permettrait d’être plus attractif ?
C’est ce que je pense. On est à l’ère de l’intelligence artificielle, du support mobile et de la réglementation sur la protection des données personnelles. La combinaison des trois va permettre d’enrichir l’expérience que l’on a à proposer, d’équilibrer la relation, d’aller vers un dialogue d’égal à égal, une offre travaillée avec et de développement avec ses laboratoires et son université intégrée dans les huit programmes d’excellence français. C’est une terre industrielle avec les parfums de Grasse et toutes les productions de marques motrices comme les Cafés Malongo, les huiles Barral, Au pays du Citron à Menton… La Côte d’Azur et son aéroport international ont des atouts. Qu’il s’agisse de faire venir des personnes extérieures pour visiter, pour y implanter une activité phare ou attirer des talents, renforcer le vivier des savoir-faire, l’attractivité naturelle de la Côte d’Azur ne saurait suffire. Aujourd’hui, la concurrence est mondiale et toute médaille a son revers. La Côte vous, pour vous.
Améliorer l’attractivité de la Côte d’Azur passe par un traitement plus différencié des cibles…
Que dit-on à une entreprise que l’on veut faire venir? Que dit-on à un habitant de la Région que l’on incite à passer plus de temps près de chez lui ? L’homme a envie de découverte, d’authenticité quand il voyage loin, c’est sûrement vrai d’Azur souffre d’arguments négatifs : déficit d’accueil, région superficielle, se reposant sur ses acquis. La Côte d’Azur a besoin d’être proactive. Que ce soit en déposant son logo comme elle l’a fait en octobre 2016 à l’initiative du CRT présidé par le maire de Cannes. En créant ses produits dérivés, travaillant sa charte graphique à la typographie Art Déco, dont les revenus permettront de promouvoir la destination, un demi-million attendu en trois ans. Ou que ce soit par des initiatives privées. Comment, nous, entrepreneurs azuréens pouvons-nous contribuer à améliorer l’attractivité de la Côte d’Azur ? Renforcer les atouts de ce territoire, combler les trous dans la raquette, à l’échelle près de chez lui. Une piste d’amélioration est de canaliser l’information selon l’individu, le pousser à décrire ce qu’il aime, et lui faire remonter l’information vers ce qu’il aime.
Quelle autre obsession avoir ?
Comment faire pour que l’on nous consomme dans la durée ? On doit être dans le besoin, dans l’envie de note cible. L’humain est dans le zapping. J’ai envie de me cultiver, c’est fait, je passe à autre chose, j’ai envie de manger, c’est fait, et ainsi de suite. On peut améliorer notre attractivité si on lui adresse des propositions synchronisées sur son zapping émotionnel, puiser dans l’immense base de données de ce qu’il a aimé, commenté et lui faire remonter l’information pertinente avec le plus d’enrichissement possible. d’actions concrètes, menables par les entrepreneurs azuréens eux-mêmes, telle est l’ambition du Hub Business Nice-Matin et de sa communauté de chefs d’entreprise engagés dans la croissance de leur société et de leur territoire d’implantation. Ses idées, projets concrètisables débattus demain mardi entre membres du Hub seront rendus publics à la fin de la saison 1 en juin prochain. En voici les premières pistes.
Lui offrir un assistant personnel et créer l’envie en quelque sorte ?
On peut récupérer les commentaires des uns pour les restituer dans l’usage d’autres personnes. J’hésite à aller voir cette exposition ? Tiens, lui, il a aimé. Je me décide. Il faut travailler à réduire tous les freins, les points de résistance. Ca peut être en proposant une solution qui apparaît comme un bon plan parce que correspondant à l’envie immédiate. ça peut aider à la prise de décision rapide. Il faut être plus actif dans la proposition ? Être dans l’offre, oui. Un exemple d’actions facilement concretisable : je scanne tous les vols en promotion à destination de Nice et je les envoie aux habitants de la ville de départ. Je crée l’envie et je déroule la pelote avec des bons d’achat pour qui une exposition, qui un restaurant, et ainsi de suite. Je reconstitue un week-end complet et je me donne une chance que vous réagissiez au coup de coeur. Il faut qu’on soit capable de faire du story telling. En s’adressant au régional, au national et à l’international. Il faut donner à la cible l’impression que quelque chose d’elle est chez nous et qu’elle a besoin de venir le chercher.