Des gilets démodés

C’est le brave général Pierre de Villiers qui le révèle au fil d’un livre rédigé, assure-t-il dans Nice-Matin, sans rancoeur ni rancune : certains gilets pare-balles utilisés aujourd’hui étaient déjà en service en ! Sans préciser si, depuis cette date, les protections et les projectiles ont fait des progrès. Faut-il s’en inquiéter? Pas certain. Qu’un gilet, encore plus démodé que celui dont Karl Lagerfeld avait cru bon de doter les automobilistes, n’ait pas été remplacé peut prouver sa solidité ou son inutilité. Côté blindage ce n’est guère mieux puisque, selon la même source,  % du matériel engagé militairement n’offre pas de sécurité suffisante face aux agressions d’un ennemi dont on sait qu’il peut frapper jour et nuit en tout lieu. Encore heureux que la limousine de fonction du président de la République bénéficie d’un châssis et d’une carrosserie à l’épreuve des explosifs. Mais la dernière fois que le chef de l’État et le chef d’état-major des armées ont descendu ensemble les Champs-Élysées, c’était à bord d’un command-car sans toit, exposé aux tirs à bout portant. Alors que le dernier « gorille » du général vient de disparaître, l’attentat du Petit-Clamart auquel Charles et Yvonne de Gaulle n’avaient échappé que grâce à la virtuosité d’un chauffeur sachant rouler sur les jantes, n’est plus concevable. D’autant que la plus efficace dissuasion consiste à faire circuler au même moment plusieurs cortèges officiels dont un seul est le bon.