Nice-Matin (Cannes)

À Cannes, l’acteur Loup-Denis Elion se confie

Après 4 500 sketches depuis 2009, «Cédric» a décidé de quitter la série de M6. Juré aux Rencontres cinéma de Cannes, le comédien veut incarner le chevalier de Saint-Georges

- ALEXANDRE CARINI acarini@nicematin.fr

On le sait, Cédric et Marion, c’est fini ! Loup-Denis Elion et Audrey Lamy, les « poussins » de Scènes de ménages ,ont décidé de voler de leurs propres ailes, même si on les verra toujours sur M6 jusqu’en juin 2018. Jouissant de sa nouvelle liberté (ça tombe bien, c’est le thème de cette année) aux Rencontres cinématogr­aphiques de Cannes (RCC), le comédien tente de faire bon ménage avec les autres jurés. « Ah ça, il faudra demander à ma femme ! ironise l’intéressé, qui a déjà connu l’expérience au festival TV de La Rochelle. Là-bas, ça s’est très bien passé. À l’heure du choix, on s’est engueulés entre jurés, mais ça, c’est normal, et c’est passionnan­t. Et puis je suis très content d’être aux RCC, car c’est aussi l’occasion de voir de bons films. » Entre deux projection­s, on a fait un arrêt sur image.

Alors, c’est bien fini, plus question de faire une scène de ménage ?

Toutes les bonnes choses ont une fin. Neuf ans de série, c’est déjà assez chronophag­e. Il fallait sortir d’un certain confort, et c’était le bon moment de consacrer mon énergie à faire autre chose. C’est toujours un piège de se laisser enfermer dans un rôle de série. Ce fut un plaisir, mais c’est une décision assumée avec Audrey Lamy.

Il y a donc une vie après cette série à succès ?

J’écris déjà des scénarii. L’écriture, c’est toujours sain pour un comédien, ça permet de révéler ses envies, même si ça n’aboutit pas forcément. C’est un autre moyen de s’exprimer. J’ai des projets de comédie, mais aussi de téléfilm historique sur le chevalier de Saint-Georges, le premier compositeu­r noir de musique classique. Un personnage que je ne connaissai­s pas et que j’ai rencontré par l’Opéra. Il a eu une vie romanesque formidable et un fort impact culturel et artistique sur son époque.

En tant que comédien noir, vous avez vous-même un rôle à jouer sur la diversité à la télé ?

C’est très étrange… J’essaie de ne pas penser à cette question quand je joue, mais en même temps, je suis obligé d’y voir une utilité. Car hélas, il y a toujours un petit effort à faire dans le paysage audiovisue­l où règne toujours trop de machisme, d’homophobie et de racisme. Personnell­ement, je suis content de n’avoir pas eu un rôle de black, mais je dois considérer le sujet. Quand Omar Sy a eu le César, il y a eu beaucoup de questions là-dessus, mais c’est parce qu’il est bon acteur, pas parce qu’il est noir !

Acteur, vous êtes aussi ténor ?

Je l’ai été, mais j’ai complèteme­nt arrêté. Je n’ai plus le temps de travailler ma voix pour être dans un choeur profession­nel comme autrefois. Et puis l’hygiène de vie, depuis que j’ai rencontré Audrey Lamy (rires)… Mais aux RCC, je ferai peut-être un boeuf avec Tchéky Karyo.

Cannes, c’est aussi le Festival ?

J’y suis venu comme talent Adami en , j’ai monté les marches dans un costume crème beaucoup trop grand pour moi ! Mais j’ai adoré l’expérience. Dans le Palais, quand il y a une belle scène à l’écran, le public applaudit, comme au théâtre !

À Nice, il y a eu aussi la pièce Open Space, de Mathilda May ?

C’était super de jouer ainsi avec le corps, sans prononcer de mots intelligib­les. J’ai fait des arts martiaux et l’école du cirque et en fait, j’adorerais être un action hero !

 ?? (Photo G.T.) ?? A l’hôtel Splendid, Loup-Denis Elion est à l’aise, dans son nouveau rôle de juré aux RCC.
(Photo G.T.) A l’hôtel Splendid, Loup-Denis Elion est à l’aise, dans son nouveau rôle de juré aux RCC.

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