Nice-Matin (Cannes)

Jean-Claude Brialy: au bonheur de Meï-Chen…

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« Je m’efforce d’être un acteur sobre, naturel. Et sympathiqu­e ». Voilà comment Jean-Claude Brialy définit son métier dans Les bonheurs de Jean-Claude Brialy, présenté aujourd’hui à 16 h au cinéma Les Arcades. Un beau documentai­re produit par Meï-Chen Chalais, veuve du journalist­e cinéma François Chalais. Mais la définition est un peu courte, tant l’ancien directeur artistique du Festival de Ramatuelle était bien plus que cela dans la vie. « J’ai gardé le souvenir de quelqu’un d’extraordin­aire, confirme Meï-Chen à propos du comédien emporté par la maladie en mai 2007. C’était un conteur d’histoires, généreux et drôle, chaque mot de lui était pétillant comme du champagne. Quand on le recevait à dîner avec François, il se livrait à des concours d’anecdotes avec Bernard Blier. Inoubliabl­e ! » Un homme brillant et flamboyant, encore plus que l’acteur sur scène ou sur le grand écran, qui avait « usé tous les cinéastes de la Nouvelle Vague» comme il le disait lui-même. Les témoignage­s de Francis Huster, Nana Mouskouri, Bertrand Delanoë, Marina Vlady, Brigitte Fossey, Claudia Cardinale, Alain Delon et bien d’autres racontent tous « la générosité de cet homme bon qui fait du bien ». Un ami de fêtes et réceptions, qui accueillai­t aussi ses proches en détresse dans sa maison refuge, telle Romy Schneider après la mort de son fils. «Jean-Claude ne laissait jamais tomber ceux qu’il aimait, confirme Meï-Chen. Quand François est parti, il a été formidable avec moi, très présent, malgré son air parfois superficie­l ». Tous les aspects du personnage sont évoqués dans le film, sa finesse extrême, mais aussi parfois sa dureté. Acteur dans Le beau Serge ou Les Cousins, réalisateu­r des Volets clos ou La dame aux camélias, pote de Delon ou Belmondo (sans en être amoureux !), il n’a peutêtre pas eu la carrière méritée, en raison de son homosexual­ité. Et puis propriétai­re du théâtre des Bouffes parisiens, et du restaurant l’Orangerie pour la cène après la scène. Un bon vivant. Dont les bonheurs étaient contagieux.

 ?? (Photos A.C. et Jean-Marc Fichaux) ?? Meï-Chen Chalais : « Jean-Claude Brialy avait aussi ses angoisses. Au fond, il donnait toujours le meilleur de lui-même pour qu’on l’aime… »
(Photos A.C. et Jean-Marc Fichaux) Meï-Chen Chalais : « Jean-Claude Brialy avait aussi ses angoisses. Au fond, il donnait toujours le meilleur de lui-même pour qu’on l’aime… »

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