« J’aurais dû me bagarrer plus que cela »
Après sa lourde condamnation hier, Dominique-Claire TestartMallemanche a réservé ses premières déclarations à Nice-Matin.
Vous attendiez-vous à une telle condamnation ? Non. J’étais atterrée par le jugement de première instance, mais confiante en appel parce que je n’ai rien à me reprocher. Jamais je n’aurais pensé en arriver là. J’aurais dû me bagarrer plus que ça notamment quand le juge d’instruction m’a mise en examen et qu’il ne s’est plus rien passé pendant un an et demi.
Vous contestez toujours avoir accéléré le dossier de la piste des Allègres sous la pression du Mas d’Artigny ? Au départ, il y avait sept ou huit chefs de mise en examen. À la fin, il ne reste que le chemin des Allègre qui était une obligation légale dans le cadre du plan de prévention des incendies. Il restait deux mois pour être en conformité et je n’avais pas l’habitude, en tant que souspréfète, de m’endormir sur les dossiers. J’ai essayé une conciliation entre le propriétaire du Mas d’Artigny et un riverain récalcitrant, ce qui nous a fait perdre huit mois. Ensuite, j’ai transmis le dossier à la préfecture. Dans le même temps, mon ex-mari qui s’occupait de la vente du Mas d’Artigny a laissé croire au propriétaire qu’il se faisait fort d’avoir la construction de la piste. Or, ce n’était pas une faveur, c’était une obligation.
Et la modification du plan local d’urbanisme ? C’est un acte qui n’appartient qu’aux communes. Le sous-préfet n’a aucun pouvoir en la matière. Tout ça est aberrant. On veut nous faire croire dans cette affaire qu’un corrupteur présumé aurait payé seulement après avoir obtenu une faveur et non avant ? Le préfet Mirmand est venu prendre ma défense à Aix. Croyez-vous qu’il serait venu s’il me croyait pourrie ? Quand bien même on me croirait coupable, cela vaut-il trois de prison ? Je me battrai jusqu’au bout.