Entrée à l’université : les clés de la réforme
CANNES
Ce fut le temps fort du Conseil des ministres, hier matin. La ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, a présenté son projet de loi sur l’orientation des étudiants. Il s’agit de réduire le taux d’échec en première année universitaire (46 %) et de tourner la page du tirage au sort, en le remplaçant par une sélection amortie, « déguisée » dénoncent plusieurs syndicats étudiants. Voici les quatre piliers qui étayent ce projet de loi.
Orientation encadrée
Le baccalauréat demeure, en théorie, le seul passeport requis pour accéder à l’enseignement supérieur. « Tous les bacheliers peuvent choisir la voie qu’ils souhaitent. » Mais pour que cette ouverture ne soit pas en trompe-l’oeil, elle est assortie d’une «orientation renforcée». En pratique, tout au long de l’année de terminale, les futurs étudiants seront désormais guidés dans leur orientation. Les conseils de classe des deux premiers trimestres émettront un avis consultatif sur les voeux de chaque lycéen.
Parcours personnalisés
Les lycéens formuleront jusqu’à dix voeux, sans hiérarchie, sur la plateforme d’accès à l’enseignement supérieur. Les candidats à une formation ou une licence pourront être acceptés directement ou « sous conditions » .Asavoir, si leur niveau est jugé ric-rac, sous réserve « d’enseignements complémentaires de consolidation ou d’une adaptation de leur parcours » (licence en quatre ans au lieu de trois, par exemple).
Capacités d’accueil accrues
Dans les filières à saturation, une université pourra toujours refuser un étudiant si le nombre de demandes excède celui des places disponibles. L’Etat fixera les capacités d’accueil des formations, après proposition des établissements. Mais «500 millions d’euros supplémentaires seront engagés sur le quinquennat pour créer des places dans les filières en tension et les filières courtes professionnalisantes ». Des pourcentages minimaux de boursiers, de bacheliers technologiques en IUT et de bacheliers professionnels en BTS, seront également fixés. L’Etat, à travers le recteur et la commission d’accès au supérieur, aura d’autre part la responsabilité d’accompagner les candidats en difficulté, «afin que chacun trouve sa place dans l’enseignement supérieur ».
Nouveau statut étudiant
Les étudiants seront rattachés au régime général de la Sécurité sociale, « pour leur garantir la même qualité d’accès aux soins que l’ensemble de la population ». La cotisation de Sécurité sociale étudiante, de 217 euros par an, sera supprimée dès la rentrée 2018. Une contribution unique pour la vie étudiante, fusionnant l’ensemble des droits et cotisations liés à la vie de campus, sera instituée (les boursiers en seront exonérés). Le projet de loi, qui sera discuté à la mi-décembre, reconnaît enfin le principe de l’année de césure, qui sera ouverte à tous les étudiants, quels que soient leur université, leur niveau d’études ou leur projet.