Les salariés de Galderma reçus à Bercy
Une délégation de la CFDT s’est rendue à Paris au ministère de l’Économie et des Finances, hier afin de dénoncer l’incohérence du plan social proposé par la direction de Nestlé à ses employés Jeudi, une première réunion…
Paris, capitale. Ses artères, son brouhaha. Difficile de ne pas s’y perdre lorsqu’on se fait happer par le tumulte. À moins d’être porteur d’une détermination sans faille. C’est le cas de la délégation CFDT de Galderma, qui s’est déplacée, hier, pour une réunion organisée au ministère de l’Économie et des Finances. Un peu plus d’une semaine après un premier entretien au ministère du Travail.
« Ne pas laisser fuir ce laboratoire français »
Galderma est un centre de recherche et de développement dermatologique basé à Biot. Plus de 400 postes sont menacés depuis qu’un plan de sauvegarde de l’emploi a été annoncé par la direction. Résultat, ce fleuron pharmaceutique menace de fermer ses portes en septembre prochain. Les salariés qui ne remettent pas en cause le changement de stratégie du groupe Nestlé – maison mère de Galderma – tentent, par tous les moyens, de faire entendre leurs revendications. « Nous sommes ici pour présenter notre projet, notre contre-proposition afin de ne pas laisser fuir ce laboratoire français, explique en amont Nathalie Strauss, déléguée syndicale CFDT. Nous demandons à l’État un appui supplémentaire afin que Nestlé fasse tout pour trouver des repreneurs sérieux.» À ses côtés, d’autres représentants syndicaux, régionaux et nationaux. Laurent Soulier, secrétaire fédéral, est venu en soutien: «Nous sommes dans l’attente. Qu’est-ce que le gouvernement et le président de la République comptent faire pour maintenir Nestlé en France ? Nous pensons clairement que notre proposition est cohérente. » Après une heure et demie de réunion avec l’adjoint du délégué interministériel aux restructurations, les représentants syndicaux sont sortis avec quelques engagements. Mais aucune promesse. De quoi s’interroger quant à un hypothétique poids de l’État dans ce dossier, d’après les représentants CFDT.
« Ils ont la même lecture que nous »
«Nous attendons maintenant des actes, relance Nathalie Strauss. Nous retenons plusieurs choses : l’État va porter la contre-proposition des salariés car il doit y avoir un effort loyal et efficace de la part du groupe Nestlé. L’État s’engage à faire une demande pour rencontrer Nestlé France car Galderma fait partie du périmètre national du groupe. Une invitation du ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, et du Premier ministre, Édouard Philippe, a été formalisée pour qu’ils viennent rencontrer les salariés de ce fleuron de la dermatologie et visiter les installations sophipolitaines. Et l’État va demander d’inclure les représentants du personnel lors d’une réunion mensuelle qui devrait être mise en place avec le préfet des Alpes-Maritimes et tous les acteurs, autour des repreneurs. Ce qui est positif, c’est qu’ils ont la même lecture que nous : le plan social proposé n’est pas bon. Les élus comme les salariés souhaitent maintenir une activité avec Nestlé ainsi que des repreneurs.» Augustin Bourguignat, secrétaire confédéral CFDT pour l’industrie, abonde dans le même sens. « Après le ministère du Travail, c’est un second interlocuteur qui partage notre avis, notamment sur l’accompagnement social. Ce que Nestlé propose n’est pas à la hauteur. Il règne une confusion sur cette stratégie industrielle qui perturbe les négociations. Notre contre-proposition est solide et respecte aussi le changement de stratégie. L’État, comme nous, est aujourd’hui dans l’incompréhension Jeudi, Nathalie Strauss et Eric Destruels, élus au comité d’entreprise Galderma, ont rencontré une représentante des ressources humaines de Nestlé Skin Health. « Ils entendent notre projet mais le choix de la Suisse est le bon selon eux. Or, quand ils évoquent un bioparc, l’un des acteurs majeurs devrait être Galderma. Nous aimerions avoir des chiffres qui prouvent que l’on a tort, mais nous n’avons pas ces données. »
L’entourage du ministre regrette la fermeture
« Chacun doit être traité convenablement. Nous souhaitons désormais rencontrer les représentants de Nestlé France sur le sujet Galderma », a fait savoir après la réunion l’entourage du ministre de l’Économie.
et a du mal à trouver un interlocuteur chez Nestlé .» Le gouvernement parviendra-t-il à trouver les ressources susceptibles de faire changer d’avis la direction de la multinationale ? Voilà la vraie question que se posaient les représentants syndicaux, hier.