Nicolas Roland: «Le Modem a la culture des coalitions »
Le nouveau président du Mouvement démocrate 06 veut retisser du lien avec les adhérents et inscrire son parti au coeur de la recomposition centriste, sur des « majorités d’exigence »
Nicolas Roland, 55 ans, cadre dédié à la sécurité dans le BTP, vient de prendre la direction du Modem azuréen. Il était le seul candidat à la succession de Fabien Bénard, qui aura dirigé le Mouvement démocrate dans le département durant sept ans et demi, de 2010 à 2017. A la tête de quelque deux cents militants revendiqués, le nouveau président dessine sa feuille de route.
Vos objectifs pour le Modem dans les Alpes-Maritimes ?
Nous avons des élus locaux. L’idée est de nous retrouver en cohérence avec eux. Le Modem a toujours eu une approche pragmatique, qui participe du pacte républicain. Nous devons aller plus loin dans l’alimentation de notre plateforme programmatique et rénover nos outils de communication. On veut aussi aller vers les sympathisants et expliquer ce qui se met en place au plan du travail parlementaire.
Le Modem peut-il y devenir mieux qu’une force d’appoint ?
Nous avons au Modem la culture, pas forcément très présente en France, du compromis et des coalitions. Nous avons pris notre parti d’être dans des coalitions, de gouvernement ou locales. Nous voulons concourir à la mise en oeuvre des bonnes idées, de gauche comme de droite, avec des gens intelligents. Je n’ai pas de difficulté à reconnaître que nous ne serons jamais un parti majoritaire.
Le Modem est partenaire de LREM à Paris et de LR à la Région. Comment allez-vous articuler ce grand écart ?
Avec En marche ! au niveau national, le travail fonctionne très bien. On apporte une expérience que n’a pas forcément LREM. Et ici, il est assez simple de discuter avec nos amis centristes à la Région.
Renaud Muselier, le président de la Région, est plus résolument de droite (il soutient Laurent
Wauquiez) que centriste…
Je pense malgré tout que le rassemblement se fera autour de nous et d’une ligne modérée. M. Estrosi est proche de ce que nous pensons. Nous ne sommes pas pris en étau, mais au coeur d’une recomposition centriste. Charge à nous de faire émerger des gens de qualité qui pourront prendre leur place dans les politiques équilibrées à mettre en oeuvre.
Ces dernières années, votre parti a souvent eu du mal à présenter des candidats aux élections. Manquez-vous de troupes, de moyens, des deux ?
Un peu tout ça. Nous avons dans nos rangs des gens de dossiers, qui connaissent bien leurs sujets. Nous sommes bien implantés dans la vallée du Var et à l’Est du département. En revanche, sur le triangle Antibes-Cannes-Grasse, c’est un peu plus compliqué. Un de mes objectifs est aussi de retrouver des adhérents et de retisser du lien. Nous avons encore du chemin à faire pour nous implanter…
Quelle sera votre stratégie pour les prochaines municipales ?
On veut aller enfin vers des candidatures autonomes, autant que cela sera possible, ce qui n’a pas été le cas par le passé, faute de troupes et de moyens. On verra où en sera l’alliance avec LREM en . Il n’y aura pas forcément partout des listes % Modem, mais là où on pourra exprimer quelque chose, on essaiera de le faire. Des alliances avec nos cousins de l’UDI, qui ne sont plus affidés de manière systématique à LR, sont également envisageables, sur des majorités d’exigence, dans un contexte où je crains que les extrêmes continuent à monter.