RUGBY Revanchards mais diminués
Bien que toujours très diminués, les Toulonnais abordent ce dernier doublon avec la volonté de se racheter. Mais les Castrais, en pleine bourre, ne comptent pas les aider à se relancer
Désormais sous pression pour avoir chuté à domicile le weekend dernier face au Racing (29-40), le RCT aura aujourd’hui à Castres une première occasion de renouer les fils de sa saison. Mais le contexte, - encore un doublon face à une équipe qui reste sur trois victoires consécutives -, n’incite pas vraiment à l’optimisme. Qui plus est dans un jardin castrais toujours maudit. Il faut en effet remonter très loin dans le temps pour trouver trace d’une victoire du RCT à Castres. Mourad Boudjellal, se souvient bien avoir gagné dans le Tarn dans le cadre du challenge européen (17-33 en 2009). En se grattant bien la tête, il a également retrouvé trace d’un match nul 22-22 en 2011 en Top 14.
Première depuis - ?
Mais il faut chercher jusqu’à plus de 30 ans en arrière, et la saison 1984-1985 pour retrouver la dernière victoire du RCT en championnat au stade Pierre Antoine. Même rebaptisé Pierre-Fabre et rénové, l’endroit reste éminemment hostile pour le RCT. Tombeurs récents des Rochelais, les hommes d’Urios sont actuellement en pleine bourre. Comme les Toulonnais, ils ont vécu un début de saison compliqué, comme eux ils ont douté et laissé filer des victoires à leur portée. Mais au contraire du RCT qui a fini par s’enliser, le CO a su relever la tête. Pour autant, leur mentor, Christophe Urios ne se croît pas à l’abri d’une rechute. Encore renforcé par les retours de blessure d’Alex Tulou et du jeune troisième ligne international Anthony Jelonch, celui-ci sera quasiment au complet (Palis et Dumora sont forfait à l’arrière) alors que le RCT est toujours très amoindri par de nombreuses absences. Une fois encore, le staff a dû composer avec les aléas et faire avec les moyens du bord. Derniers coups durs de la semaine après le départ de Manoa en sélection, le renoncement hier de Wiesniewski légèrement touché à un mollet contre le Racing et de Radradra (cuisse). C’est donc le petit Carbonel qui va évoluer à l’ouverture, ce qui ne ressemble vraiment pas à un cadeau. Vincent Clerc fera lui, ses grands débuts à l’aile.
« Peu de marge de manoeuvre »
Toulon doit-il pour autant faire l’impasse sur ce rendezvous et déjà penser à la réception de Lyon pour se racheter auprès de son public et se relancer ? Ce n’est certainement pas l’avis de joueurs toulonnais, vexés par leur échec face au Racing. Mais leur tâche s’annonce presque insurmontable. «Castres est une équipe très homogène. Ils n’ont pas de sélectionnés, Jelonch a été relâché. C’est un cadre où il y a peu de marge de manoeuvre, reconnaît Fabien Galthié. Eux ont beaucoup de vécu commun. Ils enchaînent les saisons ensemble et dans les moments difficiles, sous pression, la nature humaine est parfois fragile. Rien ne vaut l’expérience et le vécu collectif. C’est une des raisons pour laquelle aussi il faut tenir le cap dans les moments difficiles et celuilà en est un. Il faut être costaud. » À commencer, si possible, dès cet après-midi face à ce satané CO.