Un danseur apprend aux jeunes Cannois à se découvrir
C’est une boule d’énergie, très communicative. Abdoulaye Trésor Konaté, danseur ivoirien, enseigne depuis octobre aux jeunes Cannois à découvrir par le mouvement leur propre personnalité. « Pour faire sa place dans la société, il faut apporter son propre geste », explique l’artiste.
« Une danse qui répare »
Il est en résidence à Cannes jusqu’en avril. Il vient plusieurs fois animer des cours de danse au lycée Bristol, au collège des Vallergues et au lycée des Côteaux. Il anime aussi des ateliers à la MJC Ferme Giaume et dans plusieurs espaces enfance et loisirs de Cannes Jeunesse. Il emmènera des groupes voir le Festival de danse en décembre, à l’invitation de la directrice artistique de l’événement Brigitte Lefèvre. Il doit aussi rencontrer des élèves de l’école de danse Rosella Hightower, des étudiants du campus international et même des adultes de l’hôpital psychothérapeutique. « Je pratique une danse qui peut réparer »,
ajoute Abdoulaye Trésor Konaté. Le danseur voulait, à l’origine, devenir médecin. Après l’école, il a travaillé en Côte d’Ivoire comme tôlier, en carrosserie. « Dans mon pays d’origine, on travaille la tôle des voitures à la main, raconte-t-il. En réparant la matière brute, j’ai fait un lien avec la manipulation du corps par les médecins… » Après s’être formé à la danse, il arrive finalement en France, « mon eldorado », avec sa compagnie ATeKa aujourd’hui implantée à Strasbourg. Pour le plus grand bien des élèves cannois. « J’avais déjà fait des chorégraphies il y a quelques années,
témoigne Lilia, une élève de première à Bristol, dans le gymnase du lycée. Mais la danse que nous pratiquons avec Abdoulaye Trésor Konaté, c’est autre chose. Il y a une certaine sensualité dans le mouvement. » « La danse permet de se faire confiance », confie Abdoulaye Trésor Konaté. « Il faut être sûr du geste qu’on produit. Je veux voir votre personnalité ! », lance-t-il aux élèves dans la salle de sport de Bristol. Les élèves se mettent à courir les uns après les autres au rythme de la musique.
« Je veux dire quelque chose à cette société qui va mal »
« Quand vous vous arrêtez, soyez sûrs de vous, exhorte M. Konaté. Pensez : ‘‘je veux dire quelque chose à cette société qui va mal’’.» Patricia Lebard, professeur d’éducation physique et sportive, rapporte : « Il a insisté pour faire l’atelier avec toute la classe, même avec les moins motivés, pour travailler à partir d’un vrai groupe. C’est intéressant. » Les 11 et 12 janvier 2018, A.T. Konaté dansera à La Licorne le solo qui sert de base à ses ateliers auprès des jeunes de Cannes. Il reviendra sur scène en mars 2019.