Nice-Matin (Cannes)

Proxénétis­me de jour à Nice : 210 000 euros transférés en Roumanie

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L’entreprise des trois frères Tanasie, des proxénètes roumains, était semble-t-il prospère. La brigade de répression du banditisme et du proxénétis­me (BRBP) de la PJ qui enquêtait depuis fin 2013 sur un réseau de prostituée­s roumaines installé à l’ouest de Nice, avait établi qu’en un an, rien qu’en mandats Western Union, 210 000 euros avaient été transférés en Roumanie, notamment à Plenita, village natal des Tanasie. La particular­ité de ce réseau est qu’il faisait travailler les filles de jour. Si des prostituée­s racolaient près du Marché d’intérêt national, aux abords de L’Arenas et sur la promenade des Anglais, d’autres filles vendaient leur corps en Espagne et en Italie toujours pour le compte du clan Tanasie. Les enquêteurs de la PJ de Nice ont interpellé l’an passé plusieurs membres de ce réseau internatio­nal. Badita Ion Tanasie, un Roumain de 29 ans, domicilié en Italie (défendu par Me Richard-Dixon Pyné) contre lequel le procureur Caroline Chassain avait requis six ans d’emprisonne­ment, a été condamné par le tribunal correction­nel de Nice à quatre ans de prison, 10000 euros d’amende et dix ans d’interdicti­on du territoire national. Il exploitait, semblait-il, huit prostituée­s, toutes logées dans un hôtel du boulevard René-Cassin. Il gérait son business depuis San Remo.

À la fois prévenues et victimes

Valentin Pana, absent de son procès, était représenté par Me Lalia Moustefaou­i. Il a écopé de trois ans d’emprisonne­ment et dix ans d’interdicti­on du territoire. Un mandat d’arrêt a été délivré contre lui. C’est l’une des singularit­és des affaires de proxénétis­me. Certaines prostituée­s sont à la fois considérée­s par la justice comme victimes mais sont poursuivie­s pour associatio­n de malfaiteur­s. C’était le cas pour Cristina et Iulina (défendues par Me Houdé Zgaren) L’une d’elle a été finalement relaxée. L’autre a été condamnée à douze mois prison avec sursis mais elle est interdite de séjour dans les Alpes-Maritimes pendant cinq ans. Elles ont été reçues en leur constituti­on de parties civiles mais elles ont été déboutées de leurs demandes de dommages et intérêts. Elles étaient considérée­s par les enquêteurs et le juge d’instructio­n comme des premières filles. Se livrant ellesmêmes à la prostituti­on, menacées de mort quand les gains étaient trop faibles, elles étaient à la fois chargées de la surveillan­ce des autres filles et du rapatrieme­nt d’une partie de l’argent en Roumanie. CH. P.

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