Blanchiment à Grasse : quatre ans de prison ferme requis
Le parquet a requis quatre ans ferme à l’encontre d’un prévenu, et quatre ans de prison avec sursis pour les autres, hier, au troisième et dernier jour d’un procès de blanchiment devant le tribunal correctionnel de Grasse (voir nos éditions d’hier). Ce dernier rendra sa décision le 11 janvier 2018. Sept prévenus ont comparu libres, dont six pour blanchiment d’argent issu d’un trafic de stupéfiants. Le protagoniste de ce trafic, Rachid Khelif, avait été jugé pour ces faits en 2015 et partiellement relaxé. L’accusation lui impute un système de dissimulation d’argent sale bien rôdé, lequel aurait été investi dans des opérations immobilières et achats de véhicules. L’un de ses frères, complice présumé du trafic, serait en première ligne des opérations de blanchiment. C’est ce qui a conduit le procureur Alice Mazière à requérir quatre ans ferme, hier, contre ce Grassois d’origine algérienne, âgé de 38 ans, qui en a passé deux en détention provisoire. Une peine unique, bien plus clémente, vise les autres parents, compagnes ou amis poursuivis pour blanchiment. Mais c’est bien la relaxe générale que plaide la défense. Car pour les avocats, l’accusation ne tient pas. Les faits de blanchiment seraient antérieurs à la période durant laquelle Rachid Khelif a été convaincu coupable de trafic. Dès lors, leurs clients pouvaient difficilement dépenser un argent issu d’un trafic qui n’a pu être établi.
Gros enjeux financiers
Tel a été le fil conducteur des plaidoiries de la défense assurée par Me Cindy Marafico, Jean-Luc Marchio, Evelyne Rees, Marie Seguin, JeanDenis Flori, Frédéric Monneret et Bertrand Dubois. Le jugement pourrait donc être à quitte ou double. Le tribunal l’a mis en délibéré au vu de la complexité du dossier, et se prononcera après les fêtes. Paradoxe de ce dossier : le principal enjeu réside moins dans les peines principales que dans les peines complémentaires. Car le parquet a requis la confiscation des biens saisis. Et ce patrimoine se chiffre en centaines de milliers d’euros. Hier, c’est aussi un acharnement contre la famille de Rachid Khelif qu’a fustigé la défense. C. C.