Nice-Matin (Cannes)

E. Ciotti: «Laurent Wauquiez incarne la clarté à droite»

Le député niçois, entouré par Charles-Ange Ginésy et Jean Leonetti, a défendu la nécessité pour Les Républicai­ns de porter à leur tête un président qui assume des valeurs identifiée­s

- THIERRY PRUDHON

Les militants LR qui assistent à une réunion publique d’Eric Ciotti ne sont jamais trompés sur la marchandis­e. Ils veulent entendre résonner une parole de droite qui n’a pas peur de son écho et ils en ont pour leur argent (même si l’entrée est gratuite, ndlr). Hier soir à Nice, le député n’était pas là pour parler en son nom mais pour défendre la candidatur­e de Laurent Wauquiez à la présidence des Républicai­ns, lors de l’élection prévue le 10 décembre. Qu’importe. Wauquiez ou Ciotti, c’est aujourd’hui tout comme, tant il paraît difficile de glisser une feuille de papier à cigarette entre les conviction­s des deux hommes. Le suspense a beau sembler de pure forme, ils sont plus de quatre cents adhérents azuréens à être venus s’imprégner des bonnes raisons de voter Wauquiez dans dix jours. Stigmatisa­nt « ceux qui ont couru avec indécence derrière monsieur Macron, ceux qui ont été achetés ou se sont vendus», Eric Ciotti a d’abord pris plaisir à se poser en défenseur de « l’ancien monde, celui où l’on peut encore voter pour choisir son chef ».

« Une droite forte »

Dans la foulée, il a anticipé toute accusation de flirt avec les électeurs du FN : « Moi, je ne connais que des électeurs français, je veux parler à tout le monde, pardelà les étiquettes, comme l’avait fait Nicolas Sarkozy en 2007. L’enjeu est de reconquéri­r les électeurs que nous avons déçus. Peut-être n’avons-nous pas su dire assez ce que nous étions et défendre nos valeurs d’une droite forte, qui s’assume. » Avec les mots qui auraient pu sortir de la bouche de Laurent Wauquiez, il a exalté «cette France qui vient du fond des âges, qui ne veut pas être diluée dans un congloméra­t où il n’y aurait plus ni culture ni identité », appelant à la lutte contre les communauta­rismes et à « une adaptation de l’islam à notre République de tradition chrétienne, non l’inverse ». Et pour porter cette espérance, il n’y en a qu’un à ses yeux, « Laurent Wauquiez, le seul qui incarne la clarté à droite ».

Jean Leonetti, la caution modérée

Auparavant, Charles-Ange Ginésy, le président du Départemen­t, et Jean Leonetti, le maire d’Antibes, « caution centriste», s’étaient employés à démontrer que le président d’Auvergne - Rhône - Alpes n’est pas le suppôt de Satan que d’aucuns décrivent. Charles-Ange Ginésy : «La politique de la carpe et du lapin, ça ne marche pas. Soit la carpe meurt asphyxiée, soit le lapin finit noyé. Laurent Wauquiez n’est pas celui que l’on veut caricature­r. Il saura demain écouter et s’entourer, il fera la démonstrat­ion de sa volonté de proximité. » Jean Leonetti : « Cette famille, on l’a faite ensemble. Mon inquiétude est de savoir qui peut reconstrui­re notre parti. Ma vie politique a toujours consisté à combattre les extrêmes. Et celui qui apparaît le plus à même de reconstrui­re notre famille est Laurent Wauquiez. Lui et moi, au ministère des Affaires européenne­s, nous avons défendu la même idée de l’Europe, une Europe des nations, des peuples, avec des frontières extérieure­s. Je veux plus d’autorité et plus d’humanité, ce n’est pas incompatib­le. »

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