Élections européennes : retour à des listes nationales en
L’exécutif va proposer le retour à ce mode de scrutin, abandonnant le système des circonscriptions multirégionales jugé illisible, avec un quasi-consensus sur le sujet
Le Premier ministre nous a confirmé que l’intention du gouvernement était de changer le mode de scrutin, avec un scrutin national, et donc un vrai débat national [...] et nous voulons soutenir cette démarche. » Voilà l’explication du premier des responsables de partis reçus, hier à Matignon, le président de l’UDI Jean-Christophe Lagarde. L’exécutif va proposer le retour à un mode de scrutin par liste nationale aux élections européennes de 2019, abandonnant le système des circonscriptions multirégionales jugé illisible, avec l’assentiment des principaux partis politiques hormis Les Républicains. À l’Élysée la semaine dernière, les chefs de partis – sauf Bernard Accoyer pour Les Républicains – avaient plaidé auprès d’Emmanuel Macron pour un retour à des listes nationales pour les élections européennes.
La victoire « du bon sens »
Ce retour « est une avancée très importante, très positive », s’est réjoui le patron du MoDem François Bayrou. Cela « convient parfaitement à La République en marche ! » ,arenchéri le chef du parti présidentiel, Christophe Castaner, qui a considéré que REM était « le seul mouvement politique qui croit dans l’Europe ». « Je suis d’autant plus satisfaite que nous avons toujours été des défenseurs de la circonscription unique, qui correspond à notre vision patriote », a salué Marine Le Pen pour le FN, tandis que Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France), y a vu « une bonne nouvelle pour la démocratie » et la victoire «dubonsens». Fort de ce quasi-consensus, l’exécutif devrait disposer d’une solide majorité pour le projet de loi en cours de préparation, qui doit être examiné début 2018 au Parlement.
« Tripatouillage regrettable »
Seule formation politique favorable au maintien des circonscriptions régionales, Les Républicains ont dénoncé un « tripatouillage regrettable » qui « essaie de répondre à la constitution d’un parti politique [La République en marche !, ndlr] en mal de leader et de visibilité dans les territoires ». La circonscription nationale unique, en vigueur depuis les premières élections européennes de 1979 et jusqu’en 1999, avait été abandonnée pour les européennes de 2004. Depuis, la France était divisée en huit circonscriptions (Est, Ouest, Ile-de-France, Outre-mer...) La réforme de 2004, c’était « pour embêter deux formations principales : le centre et l’extrême droite. Ça n’a jamais été pour des raisons de fond », a fait valoir François Bayrou, pointant le cas fréquent d’élus n’habitant pas leur région d’élection.