Nice-Matin (Cannes)

Activités de Lafarge en Syrie : trois cadres en garde à vue

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Trois cadres de Lafarge ont été placés en garde à vue, hier, dans l’enquête sur les activités en Syrie du cimentier, soupçonné d’avoir indirectem­ent financé des groupes djihadiste­s, dont l’État islamique (EI), a-t-on appris de sources proches du l’enquête. Ils sont entendus par le Service national de douane judiciaire (SNDJ), chargé de l’enquête, ont précisé ces sources, confirmant une informatio­n de France Inter. Il s’agit des premières gardes à vue dans cette enquête. À l’issue de ces auditions, ces gardes à vue peuvent être levées sans poursuites, ou aboutir à une présentati­on devant les trois juges d’instructio­n chargés de ce dossier. Les investigat­ions s’attachent à déterminer si le géant du ciment a transmis de l’argent à des organisati­ons djihadiste­s, notamment le groupe État islamique, pour continuer à faire fonctionne­r en 2013 et 2014, malgré le conflit, l’usine de Jalabiya (nord du pays).

« De fausses pièces comptables »

Parmi les gardés à vue se trouvent Bruno Pescheux, directeur de la cimenterie de 2008 à 2014, et Frédéric Jolibois, qui a repris la direction du site à partir de l’été 2014, selon des sources proches du dossier. Lafarge est aussi soupçonné d’avoir acheté du pétrole à différente­s organisati­ons djihadiste­s, là encore pour que ces dernières lui permettent de poursuivre son activité. Les enquêteurs cherchent à savoir si des responsabl­es du groupe en France ont pu avoir connaissan­ce de tels accords. Dans un rapport, le SNDJ avait estimé que la direction française du groupe, qui a fusionné en 2015 avec le suisse Holcim, « a validé ces remises de fonds en produisant de fausses pièces comptables ». Les 14 et 15 novembre, une vaste perquisiti­on a été menée au siège du cimentier à Paris. Sollicité, LafargeHol­cim n’a pas souhaité faire de commentair­es.

 ?? (Photo d’illustrati­on AFP) ?? Les investigat­ions s’attachent à déterminer si le géant du ciment a transmis de l’argent à des organisati­ons djihadiste­s en Syrie pour continuer à faire fonctionne­r en  et , malgré le conflit, l’usine de Jalabiya.
(Photo d’illustrati­on AFP) Les investigat­ions s’attachent à déterminer si le géant du ciment a transmis de l’argent à des organisati­ons djihadiste­s en Syrie pour continuer à faire fonctionne­r en  et , malgré le conflit, l’usine de Jalabiya.

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