Nice-Matin (Cannes)

Nice revient de très loin

Menée 1-0 à dix contre onze et 19e à la pause, la formation de Lucien Favre a renversé le sort de la rencontre dans les dix dernières minutes après un penalty arrêté par Benitez

- A TOULOUSE, WILLIAM HUMBERSET

Des bras au ciel, des visages radieux, des gueules grandes ouvertes, un banc de touche qui se lève comme un seul homme, des accolades à deux, trois, quatre... C’est un énorme ouf de soulagemen­t qu’ont exprimé les Aiglons lorsque Johan Hamel a signifié la fin du match à Toulouse hier. Faut dire que dix grosses minutes plus tôt, le Gym était dix-neuvième de Ligue 1 et s’avançait vers un NiceMetz étouffant, entre les deux plus mauvaises équipes du championna­t. Et ce n’était pas scandaleux au vu du triste premier acte livré par des Azuréens qui avaient encore trouvé le chic pour se tirer une balle dans le pied après deux petites minutes de jeu (1-0). Et même si Lucien Favre tentait de faire croire le contraire en conférence de presse, ce ne sont pas les 66% de possession affichés à la pause qui se voulaient rassurants. Mis à part une tentative lointaine de Balotelli (28’), le jeune Lafont vivait une soirée tranquille dans ses bois. Et ses copains, victimes de mauvais choix à l’image de Gradel qui choisit de servir Delort au lieu d’un Corentin Jean esseulé de l’autre côté (39’), couraient après le cuir mais n’étaient pas franchemen­t inquiétés dans les duels et l’agressivit­é.

« Un exploit »

Pire, à force de vouloir insuffler davantage de hargne à sa troupe, Dante, qui avait déclaré vouloir « aller à la guerre » avant le match, se retrouvait logiquemen­t expulsé pour deux vilaines fautes sur Delort et Durmaz commises en trois minutes ! Et quand l’arbitre central indiquait le point de penalty à la suite d’une main de Le Marchand en tout début de seconde période, on se demandait bien comment Lucien Favre pouvait sauver son poste en cas de neuvième défaite en quinze journées. « Nice était au bord du précipice. On n’a pas su prendre une victoire qui nous tendait les bras », résumait Pascal Dupraz. Parce que Durmaz a raté la balle de break. Ou plutôt c’est Benitez qui a empêché la catastroph­e, comme il l’avait déjà fait à Caen face à Santini. Le portier argentin n’est pas toujours rassurant, mais il a une envie débordante. Sa parade est probableme­nt le premier tournant d’un match dans lequel Lucien Favre a enfin réussi un coaching gagnant. Dans un stade pratiqueme­nt vide et une ambiance glaciale, les Toulousain­s devenaient fébriles face à un Gym ragaillard­i par les entrées de Saint-Maximin et Srarfi. Deux garçons impliqués sur les buts niçois, sans oublier l’entrée encouragea­nte d’un Malang Sarr de retour dans l’axe de la défense après un exil forcé dans un couloir gauche qui ne lui sied pas. « On s’est fait hara-kiri. Les Niçois ils vont se requinquer et nous on va pleurer », concluait Pascal Dupraz, particuliè­rement remonté contre l’attitude de certains de ses joueurs. « On a fait un exploit, soufflait pour sa part Dante dans les travées du Stadium. Je sentais que cette équipe était consciente de la situation. Maintenant, il faut enchaîner samedi pour remonter au classement.» Sans leur capitaine, suspendu, les Aiglons pourront s’appuyer sur ce qui a mieux fonctionné en seconde période : de l’engagement dans les duels, de la vitesse, de la percussion et de la justesse technique avec Saint-Maximin et Srarfi autour d’un Balotelli trop esseulé jusquelà. Face à la lanterne rouge messine, le Gym peut revenir au contact d’un top 10 qui n’est plus qu’à trois points ce matin. Au vu d’un contenu qui n’est pas encore totalement emballant, c’est ce qui s’appelle revenir de loin.

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