Nice-Matin (Cannes)

Les meilleurs ennemis

Eliminé de toutes compétitio­ns européenne­s, Monaco doit disputer un dernier match ‘’pour du beurre’’ au Portugal, un pays avec lequel le club entretient des rapports très particulie­rs

- M. FAURE

Il y a quelque chose de vicieux dans ce voyage au Portugal. Éliminée de toutes compétitio­ns européenne­s, l’AS Monaco doit pourtant jouer un dernier match de Ligue des champions sans enjeu contre Porto, club contre lequel l’ASM a perdu une finale de C1. C’était en 2004. Plus récemment, le club entraîné par Sergio Conceicao est venu se balader au LouisII en Ligue des champions (0-3). C’est sans doute le match qui a fait basculer la saison monégasque tant il marque un tournant. Le hasard ? Peut-être. Même si entre Porto et l’ASM, il y a toujours un lien particulie­r créé il y a maintenant plus de 20 ans et entretenu, depuis, par les nombreux joueurs ayant porté le maillot des deux clubs.

Porto, modèle économique de l’ASM ?

Une histoire commune commencée par l’arrivée de Rui Barros au début des années

90 et qui se conjugue encore aujourd’hui avec Joao Moutinho et Falcao (voir ci-dessous). Mais il y a eu James Rodriguez, Ricardo Carvalho, Costinha et Hugo Ibarra. Plus généraleme­nt, le Portugal et Monaco ont toujours entrenu des relations serrées illustrées par le

coach Leonardo Jardim, ancien du Sporting CP, et son staff lusitanien (José Barros, Antonio Vieira, Nelson Caldeira). Depuis le retour en Ligue 1, en 2013, et l’arrivée en Principaut­é du directeur sportif Luis Campos, bien épaulé par l’agent Jorge Mendes, le Portugal est devenu

important à La Turbie. En cinq ans, de nombreux compatriot­es ont porté le maillot rouge et blanc : Bernardo Silva, Helder Costa, Ivan Cavaleiro, Rony Lopes, Fabio Coentrao, Gil Dias ou encore Ruben Vinagre chez les jeunes. D’ailleurs, le projet monégasque a beaucoup

emprunté, dans les grandes lignes, celui du FC Porto des années 2000 : recruter des jeunes à forts potentiels, les faire progresser pour ensuite les vendre à des clubs de plus gros standing. Et cher. Ainsi, Lisandro Lopez, Hulk, Lucho Gonzalez, Jackson Martinez, Eliaquim Mangala, Pepe, Maniche, Deco, Danilo, Alex Sandro ou Paulo Ferreira ont permis au club de Porto de réaliser des plus-values XXL et construire un modèle économique viable sur le moyen terme. Quelque part, Monaco a remixé à sa sauce un modèle qui fonctionne. Y compris sur le banc. Depuis 20 ans, les entraîneur­s portugais que l’ont dit «universita­ires» sont à la mode. Comprendre des technicien­s n’ayant pas forcément brillé sur les pelouses crampons aux pieds : José Mourinho, Andre Villas-Boas, Marco Silva et bien entendu Leonardo Jardim. Dans la douceur hivernale de Porto, Leonardo Jardim aurait aimé se mesurer à son compatriot­e Sergio Conceicao dans un match avec un réel enjeu. Ça ne sera pas le cas. Enfin pour l’ASM car Porto, de son côté, a une deuxième place à conforter et un billet pour les huitièmes de finale à valider...

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(Photos AFP) Affiche de la finale de la Ligue des champions  à Gelsenkirc­hen, Monaco et Porto se retrouvent ce soir dans un match sans enjeu pour le club français. Entre le Portugal et le Rocher, il s’est toujours passé quelque chose.

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