Nice-Matin (Cannes)

L’éco-constructi­on : pour vivre autrement

Zoom L’habitat de demain, éco-responsabl­e, est l’une des composante­s majeures des étapes qui mèneront vers une transition énergétiqu­e globale et efficace

- MÉLISSA MARI / SOPRESS *Culture non traîtée, transport des matières, stockage.

À l’heure de faire construire, bien des questions se posent. Le choix d’un habitat respectueu­x de l’environnem­ent s’impose de plus en plus aux futurs propriétai­res qui souhaitent miser sur un bâti plus durable. Pour leur épanouisse­ment personnel, mais également au regard du bien-être commun et de la protection de la planète. Le concept d’éco-constructi­on revêt bien des définition­s. Il ne s’agit pas forcément de faire construire, il peut aussi être question de rénovation, ce qui est le cas de la plupart des propriétai­res actuels. L’éco-constructi­on ou l’éco-rénovation permet «d’atteindre une haute performanc­e sur plusieurs cibles touchant à l’environnem­ent, au confort (acoustique et visuel) et à la santé des occupants d’un bâtiment, en particulie­r la préservati­on des ressources énergétiqu­es, la lutte contre le changement climatique, la réduction des déchets et de la pollution, la qualité de l’air intérieur et la qualité environnem­entale et sanitaire des produits de constructi­on », comme le définit le ministère de la Transition écologique et solidaire. Des objectifs qui peuvent être atteints de différente­s façons.

Les points clefs

À court terme, l’investisse­ment dans une constructi­on dite « durable » est évidemment plus important que pour une constructi­on classique. Mais c’est plutôt à long terme qu’il faut raisonner. La dimension de durabilité intervient à plusieurs niveaux. Avant même de commencer la constructi­on, il faut réfléchir aux matières premières employées, en ayant recours à des matériaux « bio sourcés », issus du traitement de produits animaliers (laine, plume) ou végétaux. Le bois est l’un des exemples les plus courants et la filière Forêtbois a d’ailleurs récemment lancé une campagne de communicat­ion qui met en lumière les multiples avantages de cette matière : isolation thermique, légèreté, rapidité de mise en oeuvre, modularité, économie locale. Les autres matériaux, particuliè­rement isolants, sont la paille, le chanvre, la ouate de cellulose, par exemple, mais ils ne sont écologique­s que si les énergies et les émissions produites sur l’ensemble de leur cycle de vie restent raisonnabl­es*. Ensuite, durant le chantier, il s’agira surtout d’organisati­on comme limiter les transports et les consommati­ons d’énergie, gérer les déchets, le recyclage des eaux usées ou utiliser des matériaux locaux. Enfin, au moment d’y vivre, la question de l’impact écologique concernera le particulie­r dans sa vie quotidienn­e : choix des aménagemen­ts (face au soleil, présence d’espace verts), des énergies utilisées (solaire, géothermie), mais également les équipement­s (fenêtres, isolants, domotique, chaudière, cuves de récupérati­on d’eau, compostage) et bien d’autres gestes assez simples.

L’importance du terrain

La question du foncier pèse évidemment dans la balance. Outre sa disponibil­ité, sa destinatio­n et sa protection sont également des points à ne pas négliger. En région Paca notamment, la tension sur le foncier est très forte, du fait de son attractivi­té et de la fragilité naturelle de ses espaces. La question du développem­ent durable est au coeur des politiques territoria­les, et dans un départemen­t où le foncier est aussi saturé, l’objectif premier est surtout de privilégie­r des projets de renouvelle­ment urbain ou d’extension urbaine économe d’espace, particuliè­rement pour les projets de logements collectifs, tout en protégeant l’agricultur­e périurbain­e ou les espaces naturels remarquabl­es. Pour les particulie­rs, l’accompagne­ment par des profession­nels de la maison « passive » ou « bioclimati­que » est désormais incontourn­able. Pour ceux qui seraient séduits par les maisons modulaires écologique­s, il existe également les « tiny houses » (maisons minuscules) : mobiles (sous conditions), autonomes énergétiqu­ement, et pleine de surprises, elles conviennen­t à des personnes seules ou à des couples. Plus anecdotiqu­es peut-être, mais elles sont un bon modèle d’éco-constructi­on. •

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Le développem­ent de l’éco-constructi­on, c’est aussi l’émergence de nouveaux métiers comme l’éco-gestionnai­re.

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