Nice-Matin (Cannes)

LUTTE « Des promesses non tenues » Scarfone se défend

Quelques semaines après avoir décidé de quitter le Lutte Club de Nice, Zelim Khadjiev justifie son choix. Parti rejoindre Saint-Yrieix (Haute-Vienne), il juge que le LCN l’a laissé tomber

- RECUEILLI PAR C. ROUX C.R.

Les histoires d’amour finissent mal, en général. Après treize années d’une idylle ininterrom­pue, la passion entre Zelim Khadjiev et le Lutte Club de Nice s’est éteinte en septembre dernier. Trois mois après ce divorce douloureux, le champion de France des 74 kg, d’abord réticent, a fini par prendre le temps d’évoquer cette rupture, sans détour.

Zelim, pourquoi avez-vous choisi de quitter Nice, votre club de toujours ?

Depuis ma qualificat­ion pour les Jeux de Rio (en septembre ), mes relations avec le club étaient devenues très très compliquée­s. Pendant deux ans, je n’ai pas été payé par le club (avec lequel il avait un contrat d’avenir, ndlr). Je n’avais pas envie de partir. Nice, c’est le club et la ville qui m’ont accueilli et que j’aime, mais beaucoup de promesses n’ont pas été tenues sur le plan financier. Je commençais à ne plus avoir d’argent. J’en ai parlé avec Jean-Pierre (Scarfone, le président) mais rien n’a changé. Je commençais à me prendre la tête, à être énervé. Je dormais mal. Il fallait que je fasse quelque chose. J’en ai parlé avec mon frère (Zaour, son pilier) et mes parents. Ils m’ont dit que d’autres clubs voulaient de moi. Avec la lutte, on ne vous donne pas des millions, je ne combats pas avant tout pour l’argent, mais je fais du haut niveau pour en gagner malgré tout.

Cette décision a-t-elle été également motivée par vos éliminatio­ns précoces aux Mondiaux seniors et U cette année, par un besoin de changer d’air ?

Non, j’ai juste fait mon choix parce que je ne m’entendais plus très bien avec le club. Je ne cherche pas d’excuse. Cette situation a pu jouer sur mes résultats, mais si je n’ai pas performé comme je le voulais, c’est que je dois m’entraîner plus. En lutte, si tu n’arrives pas en forme, c’est foutu. J’ai eu du mal à m’exprimer parce que je me mettais trop de pression. J’avais peur de décevoir. Aujourd’hui, je ne me soucie plus des gens. Je fais ce que j’aime avant tout pour moi.

Pourquoi avoir opté pour Saint-Yrieix ?

Je connaissai­s des athlètes du club qui s’entraînent aussi à l’INSEP. C’est familial, comme l’était Nice à mes débuts. Financière­ment, ils m’ont proposé quelque chose de bien. Je me suis renseigné et je sais qu’ils tiendront leur parole. Je ne me prends donc plus la tête et j’ai du plaisir à lutter. Surtout que le club est en championna­t de France D, ce qui n’était pas le cas pour Nice. On vient de se qualifier pour la finale. Une première pour moi comme pour Saint-Yrieix. Pointé du doigt par son ancien poulain, JeanPierre Scarfone, le président du Lutte Club de Nice, n’a aucune animosité envers Zelim qu’il considère toujours comme un « super sportif ». Il avoue même qu’il sera « content » si le Niçois de  ans remet sa carrière sur les bons rails après des résultats décevants depuis son éliminatio­n prématurée aux Jeux en . Pour autant, le dirigeant tient à livrer sa vérité. « Zelim avait un contrat d’avenir chez nous. On lui donnait € par mois dont % étaient pris en charge par l’Etat. Ce contrat nous revenait directemen­t à -€ par mois. Il a pris fin quand Zelim a choisi de s’engager dans l’armée en mars . Il était impossible, dans cette situation, de cumuler ces deux contrats. C’est la loi. Zelim a eu du mal à le comprendre. Il n’a pas été question de ne pas le payer. Le club a toujours fait son maximum pour lui. On ne l’a pas abandonné. Il avait un contrat de droit d’image signé avec la mairie de Nice qui lui versait  € par an. Pendant deux ans, on a pris en charge ses frais d’hébergemen­t à l’INSEP, près de € par an. On lui a payé ses déplacemen­ts à Nice. On a salarié son frère, Zaour, pendant deux ans. Après l’arrêt de son contrat aidé, on a essayé de demander des aides pour lui auprès du départemen­t, de la Française des Jeux. Zelim voulait qu’on lui verse € sous forme de défraiemen­t. C’était impossible. Je ne pouvais pas, vis-à-vis de nos  adhérents, du sport de masse, tout miser sur Zelim et lui donner plus d’argent. On a environ  € de subvention­s, j’assume mon choix. » Pack Safety Climatisat­ion automatiqu­e Tablette tactile 7’’ avec Mirror Screen Toit personnali­sation

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