Nice-Matin (Cannes)

MOTO Quartararo, le virage Speed

Après avoir découvert la catégorie intermédia­ire au guidon d’une Kalex du team espagnol Pons Racing, le Niçois tente le défi italien Speed Up. En espérant enclencher la vitesse supérieure

- GIL LÉON

Sitôt arrivé, sitôt reparti ! Voilà une dizaine de jours que Fabio Quartararo a lâché le guidon. Pour plonger dans un break hivernal exempt de frissons mécaniques ? Que nenni ! Alors que le rideau vient à peine de tomber sur la saison 2017, « El Diablo » s’apprête déjà à ressortir de sa boîte. « Le 17 décembre, je vais disputer une épreuve de dirt track à Barcelone », clame d’emblée le jeune loup niçois. « Pas n’importe laquelle, car le Superprest­igio réunit chaque année des ‘‘pointures’’ au Palau Sant Jordi. Si le vainqueur des deux précédente­s éditions, un certain Marc Marquez, fait l’impasse cette fois, l’affiche a tout de même fière allure (Johann Zarco, Toni Elias, Lucas Mahias, Thomas Chareyre et Vincent Philippe, entre autres, sont annoncés, ndlr). Pour moi qui n’ai plus roulé en motocross depuis ma fracture du poignet au Red Bull Ring (le 13 août), ce sera l’occasion de tester la consolidat­ion des os ! Bien sûr, j’y vais d’abord avec l’envie de prendre un max’ de plaisir. Mais décrocher un bon résultat là-bas ne me déplairait pas... » On le comprend, Fabio l’insatiable, sûrement resté un brin sur sa faim au terme du championna­t du monde Moto2 conclu le 13 novembre à Valencia. Découvrant la catégorie intermédia­ire, à 18 ans, après ses deux campagnes chaotiques en Moto3, l’espoir numéro 1 de la relève tricolore se savait attendu au tournant dans le sillage de l’ogre Zarco qui venait d’empiler deux couronnes en deux ans.

« En quelques mois, j’ai beaucoup appris »

Bien sûr, personne ne lui demandait d’imiter d’emblée le voisin cannois, nouvelle coqueluche du paddock MotoGP. Mais lui rêvait forcément en secret de réaliser quelques coups d’éclat ici et là sous l’aile de l’ancien champion du monde 250 Sito Pons rejoint afin de gravir la marche. En tout état de cause, il visait plus haut que la 13e place du championna­t (64 points) occupée à l’heure du bilan. « On ne va pas se mentir, il y a eu des hauts et des bas », concède-t-il. « L’important, c’est que j’ai appris beaucoup de choses en l’espace de quelques mois. Côté négatif, nous avons traversé des weekends difficiles, dont celui du GP d’Autriche où un rival me percute et brise net mon élan alors que je pense pouvoir obtenir un bon résultat. Malgré tout, les deux ultimes étapes, jalonnées d’une première ligne (en Malaisie) et de deux ‘‘top 10’’ démontrent que le travail commençait à produire ses fruits. » Malgré cette note finale positive, Quartararo et l’équipe espagnole Pons Racing se sont séparés. La faute à un différend concernant les modalités de la seconde année de contrat que le boss voulait renégocier. « Compte tenu de tous ces changement­s depuis mes débuts en GP, j’aurais apprécié un peu de stabilité. Continuer au guidon d’une Kalex. Bon, ce n’était pas possible, alors Eric Mahé, mon manager, a étudié les propositio­ns reçues et on est tombé d’accord avec Speed Up. »

« Des lendemains meilleurs »

Nouvelle structure, nouveau châssis : l’ambassadeu­r du Centaure Club de Nice va ainsi négocier un virage italien en 2018. Aventure entamée dès les essais post- saison à Jerez (12e temps) et Valencia (14e). « Il y avait des pièces à tester donc la performanc­e ne constituai­t pas notre priorité. L’essentiel, c’est que j’ai pris de bonnes marques sur cette Speed Up dont le mode d’emploi diffère pas mal par rapport à la Kalex. » Désormais coéquipier de l’Anglais Danny Kent, champion du monde Moto3 en 2015, l’enfant terrible de la baie des Anges n’a qu’une envie : enclencher la vitesse supérieure. « Simone Corsi, leur pilote de pointe cette saison (9e du championna­t), s’est mis en évidence plusieurs fois. Donc on peut légitimeme­nt espérer des lendemains meilleurs. »

Newspapers in French

Newspapers from France