F Pourchaire à l’épreuve de l’auto-école des champions
La page est tournée. Alors qu’il vient à peine de souffler sa quatorzième bougie, Théo Pourchaire a d’ores et déjà mis un point final à sa première vie de pilote. «Le karting, c’est fini », lance le petit prodige azuréen ayant gravi les échelons à toute vitesse ces dernières saisons. Champion de France puissance 3 (Minime 2013, Cadet 2014, Junior 2016), mais aussi épatant troisième du Mondial OK-J (Junior) il y a un an, le Grassois pressé de grandir a encore marqué les esprits avant de tirer sa révérence pour faire le grand saut en sport auto. Bien que soumis à rude concurrence dans les rangs de la catégorie reine (OK), il s’est en effet permis de prendre crânement les devants. Vainqueur de la manche d’ouverture du championnat d’Europe à Sarno (Italie), s’il vous plaît ! « Hélas, la suite fut plus compliquée » , raconte le pilote du Kosmic Racing Team, finalement 8e - et meilleur Français - de la hiérarchie continentale au terme d’une trajectoire en dents de scie. « J’aurais pu faire le break lors de la troisième étape, au Mans, début juillet. Occasion manquée à cause d’une finale galère (27e, ndlr) durant laquelle tout le bénéfice des essais chronos (2e) et des manches qualificatives (2e) tombe à l’eau. Sans comprendre pourquoi, le comportement s’est dégradé d’un coup et j’ai perdu pas mal de places avant d’être percuté. La faute aux pneus, peut-être... » Aujourd’hui, clin d’oeil du destin, c’est à deux pas de ce tourniquet sarthois que Théo Pourchaire prépare son nouveau départ. « J’ai intégré la FFSA Academy en septembre, donc je suis làhaut quatre jours par semaine pour les cours. » Côté courses, l’objectif se profile à l’horizon, droit devant : cap sur le championnat de France F4, l’autoécole des champions où il espère rouler sur les traces de Stoffel Vandoorne, lauréat 2010, et Pierre Gasly, 3e en 2011.
De Nogaro au Castellet
Un saut dans l’inconnu ? Pas vraiment puisque son premier galop d’essais en monoplace date du mois d’août 2016. « C’était à bord d’une Formule Renault 2.0, sur le circuit du Luc. Vitesses de passage, technique de freinage, points de corde : par rapport au kart, tout change. On entre dans une autre dimension. Les expériences enchaînées ensuite au Portugal (Estoril) et en Espagne (Navarra) m’ont permis de prendre de bonnes marques. » De quoi entamer sereinement l’apprentissage dans le baquet de la nouvelle F4 labellisée FIA qui entrera en piste l’an prochain. « Elle et moi, on a déjà fait connaissance à Magny-Cours et au Mans. Prise en main satisfaisante comme le démontrent les chronos positifs enregistrés de part et d’autre. Maintenant, les séances d’essais vont s’enchaîner durant tout l’hiver. La suivante est fixée dès jeudi et vendredi à Nogaro, le tracé qui accueillera la première bataille dans quatre mois. » De Nogaro au Castellet via Pau, Dijon, Magny-Cours et Barcelone, nul doute que le benjamin de la promotion 2018 saura se mettre en évidence, même si... « Le plateau comprend quelques redoublants ambitieux et plusieurs débutants capables de viser haut d’emblée », prévient Théo. « Pour réussir, il faudra donc prendre tout de suite le wagon de tête, puis tenir la distance en alliant performance et constance. » Mission difficile, pas impossible...