Le sénateur Kerimov fixé sur son sort judiciaire aujourd’hui
Le parquet avait fait appel de la remise en liberté sous contrôle judiciaire de cet oligarque russe mis en examen pour « blanchiment aggravé de fraude fiscale ». La cour doit rendre son arrêt ce mercredi
Les enquêteurs de la brigade économique et financière de Nice et du GIR l’avaient interpellé, le 20 novembre dernier, à la descente de son jet privé. Après 48 heures de garde à vue, le sénateur russe Souleyman Kerimov a été mis en examen pour « blanchiment aggravé de fraude fiscale ». Le ministère public avait même requis le placement en détention de cet oligarque, 21e fortune de Russie selon le magazine Forbes. Souleyman Kerimov est néanmoins ressorti libre du palais de justice de Nice, il y a dix jours. Pour cela, l’homme d’affaires qui se trouve au coeur d’une vaste affaire financière de dissimulation de capitaux, avait dû payer une caution de cinq millions d’euros et s’astreindre à un contrôle judiciaire strict qui lui interdit notamment de quitter la Côte d’Azur.
Sa liberté en jeu
Le procureur de la République de Nice, Jean-Michel Prêtre, a néanmoins estimé que ces mesures n’étaient pas « à la hauteur des enjeux » de ce dossier. Il a donc fait appel des ordonnances délivrées par le juge de la liberté et de la détention. Hier après-midi, la 12e chambre de l’instruction a examiné ce recours du ministère public. La cour d’appel d’Aix doit rendre son arrêt aujourd’hui. Souleyman Kerimov sera donc fixé sur son sort judiciaire dans la journée. Pour la deuxième fois en quelques jours, il joue sa liberté. La cour d’appel peut en effet revenir sur le contrôle judiciaire dont il bénéficie et décider, éventuellement, de son placement en détention provisoire. Elle peut aussi alourdir le montant de la caution qui lui éviterait la prison, en estimant que cinq millions d’euros pour un homme qui en pèse six milliards ce n’est finalement pas bien lourd.
Les treize chevaliers du sénateur
Les enjeux sont énormes pour cet oligarque. Et les soutiens dont il bénéficie à la hauteur de ces enjeux. Lundi, treize Russes faits chevaliers de la Légion d’honneur par la France s’étaient fendus d’une lettre ouverte à Emmanuel Macron. Dans leur missive, l’ancien directeur du Bolchoï, deux chefs d’orchestre, un banquier ou encore une célèbre éditrice demandaient au président de la République de laisser leur compatriote rentrer chez lui, auprès de sa famille. Pour l’heure le sénateur russe assigné à résidence sur la Côte d’Azur est plutôt entouré d’une armada d’avocats qui campent sur leur ligne de défense: officiellement l’oligarque ne possède aucun bien en France. La justice niçoise reste pourtant convaincue qu’il est en fait le propriétaire occulte de plusieurs villas au Cap d’Antibes dont la valeur globale est estimée à 750 millions d’euros. L’intendant de ce domaine, Cédric Faugeroux, a d’ailleurs lui aussi été mis en examen et libéré sous caution... Une décision dont, là encore, le parquet a fait appel. La chambre de l’instruction s’est également penchée sur son cas hier. Tout comme elle a examiné la demande de remise en liberté, formulée en défense cette fois par Elena Sadyrova, un agent immobilier quant à elle placée en détention dans le cadre de l’affaire Kerimov. Tous attendent sans doute avec beaucoup d’impatience la décision que la cour d’appel leur réserve. * Tournée Orange de Noel. **Jeu gratuit sans obligation d’achat, voir conditions dans le bus. Orange, SA au capital de 10 640 226 396€, 78 rue Olivier de Serres 75015 Paris - 380 129 866 RCS Paris.